Récemment, j’ai réalisé une série d’esquisses au format carte postale. Je propose de présenter ces esquisses en commençant par celles sur les sujets de grossesse, de bébé et d’enfant.
Je te montre toute la série : les bons comme les moins bons dessins.
Dessiner la grossesse
Pourquoi voit-on peu de femmes enceintes ? Leur ventre tout rond m’inspire.
Pourtant, ces périodes de ma vie ne m’ont pas particulièrement enchantée.
Mais il en reste un mystère, que je n’ai toujours percé et qui m’inspire. Je reste admirative face à ces ventres tout rond.
L’esquisse ci-dessous cumule plusieurs défauts :
Le trait foncé est très épais : il contourne trop, alors que mes traits vont habituellement modeler les volumes
Le sujet ne rentre pas dans le format (coupé au niveau de la tête et au niveau des jambes). C’est une grosse difficulté sur un format petit.
Des bébés…
Tout fragile et tout petit : le format carte postale semble parfait pour le bébé.
Sur ce dessin, l’encre est vraiment très légère. Tout en douceur pour ne pas réveiller le bébé qui dort.
Plus d’encre sur ce dessin, plus de détails aussi.
… Et leurs pieds
Les pieds en général sont comme les mains : savoir les dessiner peut s’avérer complexe.
Et les pieds de bébé, c’est encore un autre défi, car ils sont encore bien lisses et arrondis : ils n’ont pas encore porté le poids d’un humain.
Tu as vu que je teste de nouvelles signatures ?
L’esquisse suivante reste entre nous : le pied de profil, devant est tout simplement raté…
Une tentative avec l’encre mauve : trop foncé ! Je ne suis pas parvenue à trouver la couleur de feutre qui s’associerait avec. Et en plus, le pied en arrière plan cloche.
Des enfants
Les proportions des bébés ne sont pas celle des adultes (donc apprises aux cours de modèles vivants). Et les enfants, suivant leur âge, ont également des proportions qui fluctuent. Cela concerne en particulier la taille de la tête, proportionnellement au reste du corps.
Maillol est un sculpteur du sud-est. Reproduire certaines de ces sculptures m’a paru une évidence.
J’explique comment un faisceau d’éléments m’ont conduit à connaître cet artiste et à avoir envie de réaliser des esquisses de ses oeuvres.
Pourquoi Maillol ?
Aristide Maillol est un sculpteur originaire du sud. Je l’ai découvert en plusieurs étapes :
L’an dernier, Pauline (Pauline Raconte l’art) montrait régulièrement des photos de la sculpture « la Méditerranée », dans le hall du musée Rigaud à Perpignan. Petit à petit, au fil de ses photos partagées, je me suis appropriée et familiarisée avec cette œuvre. Ce fut un premier pas dans ma découverte.
Au printemps dernier, j’ai passé quelques journées dans les Pyrénées Orientales. Je me suis rendue à Banyuls-sur-mer et je suis passée à proximité du mas d’Aristide Maillol, devenu musée. Il était alors fermé, mais de constater son isolement, de voir les paysages qu’il avait vus m’a rapprochée encore de ce sculpteur.
Pourquoi esquisser ses sculptures ?
A un moment, il m’est apparu évident d’esquisser ses sculptures. En effet, son œuvre « la nuit » prend quasiment la même posture que l’une de mes toiles réalisées en 2017.
Une opportunité de tester une nouvelle technique : le dessin sur fond noir
Pour finir, avec ces esquisses, j’ai expérimenté une nouvelle technique. J’ai travaillé à partir d’un papier noir, avec de la peinture acrylique pour apporter un contraste.
Tenter un nouveau procédé a un côté grisant.
Effectivement, toutes mes esquisses ne me plaisent, mais cela fait partie du processus même de l’apprentissage. Finalement, dans le lot, celle ci-dessous représente une satisfaction : parvenir à sortir de sa zone de confort et réussir constitue une petite victoire personnelle.
Camille Claudel m’inspire. Je ne me lasse pas d’esquisser ses sculptures.
Cette artiste me fascine toujours autant. Je prends ces œuvres comme source de mes esquisses avec plaisir.
La série que j’ai réalisée l’année dernière suscite un intérêt constant. Les dessins ont été dispersés de part le monde : j’en ai envoyé en Grèce, aux Pays-Bas et en Guyane.
Les raisons sont multiples :
Ses œuvres sont pudiques.
Les couples ne forment qu’un.
Ses sculptures vibrent d’une émotion palpable.
Les œuvres de Camille Claudel sont pudiques.
Même si la plupart des personnages sont nus, leur posture cachent les détails qui risqueraient de donner un caractère sexuel au rendu global.
Par exemple, elle laisse brute la partie basse de la sculpture des danseurs de sa sculpture « la valse ». Et la pierre se transforme en un drapé qui vient couvrir les amants à partir du bas du dos.
L’unité dans les couples
Que ce soit pour « la valse » ou « l’abandon », les deux corps sont imbriqués les uns dans les autres.
Ils ne forment qu’un. Il y a très peu de vide entre les deux personnes. Je n’arrive pas toujours à distinguer moi-même à qui appartiennent certains membres.
Cela confère de la confusion à mes esquisses, mais libère également le trait.
En effet, souvent, quand on dessine un corps, le plus grand danger est de le dessiner tel qu’on s’imagine qu’il est, sans prendre le temps de l’observer. Or, ici, pas le choix, il faut suivre et placer chaque partie du corps pour que l’ensemble devienne compréhensible.
Le résultat n’est pas forcément beau, ni exact, mais c’est un travail d’apprentissage très riche.
Des œuvres vibrantes, riches d’émotions
Les œuvres de Camille Claudel vibrent et transmettent un maximum d’émotions.
Quel que soit l’angle ou le détail que je choisisse pour observer ses œuvres, je reste fascinée par leur fragilité, leur force, les détails, la justesse, l’équilibre.
Les sculptures sont des œuvres autour desquelles on se déplace, Camille Claudel parvient à n’oublier aucun détail, aucune facette.
Mandala, zentangle, doodle : ces principes créatifs sont basés sur les traits, et la répétition de motifs.
Certains vous expliqueront en détail comment procéder pour dessiner l’un ou l’autre. Mais là ne semble pas l’essentiel.
L’important est de passer un bon moment, de suivre les règles que l’on veut bien se fixer et de s’affranchir des autres.
Créer facilement
La simplicité des matières premières, du papier et un stylo, explique, pour partie, que ces pratiques soient en vogue.
Inutile de maîtriser une technique particulière de dessin : il est facile de s’approprier la méthode pour créer des motifs variés.
Ces méthodes sont largement partagés sur le net, autant des résultats impressionnants que des tutoriels pour débuter.
Comment va ton art aujourd’hui ?
Les petits formats permettent une pratique régulière. Le côté répétitif des motifs autorise un « décrochement ».
Ta main se relie à tes émotions, sans passer par la case cerveau.
A partager avec les enfants
Mes filles sont toujours attentives à mes créations. Avec ce genre de dessin, nous apprenons et pratiquons ensemble, pour des résultats vraiment très réussis.
Ma fille aînée est plus motivée par cette pratique, elle apprend, et diffuse auprès de ses camarades la méthode.
Alors, quand te lances-tu ?
Une petite sélection pour continuer sur le sujet :
Tu manques d’inspiration? Tu es fatigué.e par ces longues journées à jongler entre le travail, les enfants, les conjoint.e.s, les amis, les loisirs et les réseaux sociaux ?
Pourquoi ne pas rien faire ?
Et si tu ne disais rien sur les réseaux sociaux ?
Oui, aujourd’hui, ne compte pas sur moi pour t’expliquer comment tu peux trouver 5 minutes ou une heure par jour pour créer, quoi qu’il arrive, car la régularité est essentielle pour progresser.
Non, aujourd’hui, je vais t’expliquer pourquoi je fais parfois des pauses dans ma création (artistique ou bloguistique) et ce que ça m’apporte.
Je partage l’attrait de Degas pour les danseuses :
Les corps en mouvements,
Les postures esthétiques et maîtrisées,
Les tutus, leur légèreté et transparence.
Alors j’ai réalisé une série d’esquisses sur le thème de la danse, à la fois classique et moderne.
Ces dessins sont un plaisir et une réelle détente pour moi. Je m’amuse beaucoup et le résultat me satisfait. Bref, que du positif !
La danse classique
La danse moderne et le hip-hop
En général, je réalise 3, 4, 5 esquisses à la suite. J’apprécie de ne pas avoir à trop chercher d’images entre deux dessins, pour rester dans l’élan. C’est pourquoi je choisis un livre sur un thème, qui me permet de changer de sujet en feuilletant les pages.
Mes esquisses sont disponibles au sein de ma boutique. Si vous n’y trouvez pas ce que vous cherchez, n’hésitez pas à m’interpeller, je crée sur demande.
Mais, tu manques de temps ou d’argent pour prendre des cours de dessin.
Pas d’inquiétude ! Il te reste les nombreuses vidéos sur le sujet sur Youtube. Il est parfois difficile de faire le tri et de trouver des informations pertinentes, alors je viens t’aider avec une sélection de 5 comptes que j’apprécie particulièrement.
Mes dessins ont énormément évolué cette année. Les conseils que j’ai reçus, et que je te transmets à mon tour, te permettront d’améliorer tes dessins.
Mes esquisses sont devenues des créations artistiques à part entière. J’y trouve un plaisir toujours renouvelé et j’ai développé mon style, un trait de crayon qui fait que l’on distingue mes croquis de ceux des autres.
La raison est simple : j’ai suivi des cours de modèle vivant et j’ai énormément pratiqué.
Et surtout, j’ai mis en pratique les conseils que le professeur répète à longueur de cours, et d’année :
Tenir son crayon plus loin
Faire circuler la couleur
Garder le crayon posé sur la feuille
Mettre les accents
Penser en terme de volume
Dessiner rapidement
Observer, voir ses erreurs, voir celles des autres
Je t’explique plus en détails ces conseils, pourquoi ils aident et comment tu peux les appliquer à ton tour pour améliorer tes dessins.
1 – Tenir son crayon plus loin
Quand on écrit, on tient son crayon assez prêt de la mine. La pression sur la feuille est assez soutenue.
Mais quand tu dessines, ton trait ne peut pas être aussi appuyé que lorsque tu écris.
Une méthode simple pour moins appuyer le trait, est de tenir le crayon plus loin de la mine. Pense à utilise un porte-mine, ou un gros crayon : le diamètre du crayon fait que l’on peut moins serrer le crayon.
Pour ma part, j’adore mon gros crayon multicolore (tu le retrouves sur beaucoup de photos, parce qu’il est joli avec son aspect marbré). Je trace mes premiers traits avec lui.
Un trait léger est parfait pour commencer une esquisse. En réalisant un trait tout fin, presque imperceptible, tu n’auras aucune raison de gommer (une des premières choses qui te sera interdite en cours) : ton trait ‘faux’ ne se verra plus à la fin du dessin.
2 – Faire circuler la couleur
Même dans les dessins, une touche de couleur permet de dynamiser le travail.
J’ai assez vite voulu en inclure : j’ai mis un peu de couleur en arrière-plan, ou dans les cheveux. Autrement dit, je plaçais une touche de couleur, concentrée à un seul endroit de la feuille.
Mauvaise idée : cela ne fonctionne pas. Ce qui est agréable, c’est de faire circuler la couleur, qu’elle voyage à la surface du papier. Si tu mets de la couleur dans les cheveux, appliques-en également en arrière-plan par exemple.
J’ai appliqué ce conseil dans mes peintures. Et cela est à l’origine des fonds colorés de mes derniers tableaux. On retrouve dans mes fonds, les couleurs qui sont appliquées dans le sujet principal, et vice versa, d’où l’harmonie.
3 – Garder le crayon posé sur la feuille
Dans le modèle vivant, tu dessines un corps, il est donc fluide, les différentes parties du corps sont liées les unes aux autres.
Garder le crayon posé sur la feuille va participer à la fluidité de ton trait. Même quand les yeux se lèvent pour regarder le modèle, le crayon ne quitte pas la feuille, tu repars d’où tu t’es arrêté. Tu peux dessiner dans la direction souhaitée, sans regarder constamment ton trait.
Mais n’oublie pas pour autant le premier conseil. Ton crayon peut voyager sur la feuille sans pour autant laisser une trace forte sur le papier. Parfois le trait doit se rendre invisible.
4 – Mettre les accents
Il n’est pas question ici d’orthographe. Quand on parle d’accents dans un dessin au trait, ce sont des traits plus appuyés, plus marqués, plus épais à certains endroits.
C’est une manière d’apporter de la force et du caractère au dessin. Il faut savoir faire le bon dosage et ne pas exagérer au risque de rendre le dessin brouillon. Et surtout, leur placement est essentiel, c’est une manière de marquer les zones d’ombres.
Sur ce dessin, les ombres ont été exagérées.
Les accents permettent également au dessin d’être lisible à distance. On a tendance à regarder un dessin de près, mais s’il est accroché à un mur, il sera visible depuis plusieurs mètres, on doit alors discerner les lignes fortes au loin.
J’ai encore des progrès à faire dans ce domaine. Mais quand j’ose mettre en pratique ce conseils, je vois les résultats.
5 – Penser en terme de volume
Tu traces des lignes, mais tu dois penser volume. Les contours ne doivent pas enfermer et cercler. Le trait peut se promener en dehors des contours. Et curieusement ça allège le trait.
Si tu ajoutes de la peinture, aquarelle ou encre, ne cherche pas à remplir, tu peux déborder.
Le cerveau de celui qui observe ton dessin saura identifier les ‘vraies’ formes, et recréer les volumes, même si les traits ne sont pas exacts.
Pense que tu ne dessines une interprétation de la réalité.
6 – Dessiner rapidement
Dessiner rapidement permet d’éviter de se perdre dans les détails : inutile de s’assurer que l’arc du sourcil est correct si la forme globale du modèle n’est pas correcte.
En outre, dessiner rapidement, tu permets de produire beaucoup. Si tu passes 30 secondes ou 2 minutes sur un dessin, tu vas pouvoir en réaliser beaucoup en une heure. Tu vas réaliser beaucoup d’erreurs, mais tu vas aussi en corriger beaucoup.
Dans le cas où tu passes une heure sur un dessin, tu auras – peut-être – fait moins d’erreurs, mais tu en auras aussi corrigé moins.
7 – Observer, voir ses erreurs, voir celles des autres
Il serait faux de penser qu’on ne progresse qu’en regardant des dessins justes. J’apprends beaucoup aussi de dessins qui ne sont pas exacts.
Va sur un forum ou dans un groupe de dessin (j’aime beaucoup le groupe Google Plus ‘apprendre à dessiner’ de Pit Dessin), tu pourras voir de nombreux dessins. Certains sont réussis, d’autres moins. Demande-toi pourquoi ils clochent. Il est souvent plus facile d’avoir un œil critique sur le travail des autres que sur ses propres dessins. Si tu ne vois pas ce qui ne va pas, regarde dans les commentaires, certains ont peut-être déjà donné des conseils pour améliorer le dessin.
Petit à petit, tu sauras voir les points à améliorer sur les dessins. Et surtout, tu les verras sur tes propres dessins, ce qui te permettra de les corriger, de faire avancer ton esquisse vers plus de justesse.
Par exemple, sur ce dessin, on voit le trait rouge de la cuisse gauche qui grossit le modèle d’au moins 10 kg. J’ai vu mon erreur alors que je réalisais le croquis, et j’ai rectifié. Mon erreur est encore visible, mais elle participe aussi au dessin global.
Mais ce n’est pas tout…
Ces 7 conseils sont ceux qui m’ont fait le plus avancer dans ma pratique du dessin dans le cadre des cours de modèles vivants.
Il me reste encore plein de points à améliorer :
Marquer plus les accents : cette pratique doit devenir un réflexe.
Travailler la composition en mettant plusieurs personnes sur la même page.
Changer les couleurs. J’ai commencé à varier ma gamme de couleurs, mais il faut que je décroche du bleu 🙂
Travailler les visages, les mains et les pieds. Sans pour autant me perdre dans ces détails.
J’ai pratiqué le yoga pendant 2 ans. Cette discipline m’a appris à être dans l’instant présent. Yoga et dessin sont des pratiques qui permettent d’accéder à un moment de détente et de concentration sur soi-même.
En effet, le yoga permet de réaliser dans l’immobilité nos comportements dans la vie :
Dans une position inconfortable, vas-tu te focaliser sur les points douloureux ou au contraire les éviter ?
Dans la détente, es-tu vraiment capable de tout relâcher ? Même le petit muscle entre les deux yeux ? Pas de tension dans les mâchoires ?
Peux-tu accepter de rester encore quelques secondes au-delà de ta limite dans l’effort ? Ou bien arrêtes-tu avant même de te lancer, pour éviter l’échec ?