L’œuvre d’art est un objet. Sa création passe par un savoir-faire plus ou moins élaboré. Je montre dans cette rubrique quelles sont ces techniques, que je pratique ou non. Et pour mes propres créations, je vous dévoile le processus de création.
Un tableau n’est pas qu’une succession d’étapes techniques.
Il est surtout l’aboutissement d’un cheminement personnel vers la création d’une pièce unique.
J’aimerais pouvoir expliquer précisément qu’un tableau s’inspire d’un fait ou d’une expérience précise. Mais cela n’est pas possible, car un tableau s’alimente de toutes mes expériences passées, de ce que j’ai observé ou testé, de ce que je ressens ou vis au moment où je le crée.
A travers un exemple, tentons de voir comment les choses se mettent en place.
Ce qui nourrit la création
Cela va te sembler curieux mais, au moment où je crée un tableau, je n’ai pas conscience de tout ce qui influence mon geste.
Lors de la création, mes actes se connectent à ma sensibilité, sans passer par la case cerveau.
Je ne comprends mes propres tableaux que quelques temps après.
Par exemple, j’ai eu une période pendant laquelle j’ai peint des enfants et des femmes enceintes. C’était ce qui m’inspirait, j’ai réalisé plusieurs esquisses sur ces sujets, et même un petit tableau.
Le temps a passé. J’ai regardé cette série. Et j’ai réalisé que je l’avais peinte alors qu’une amie très chère était enceinte. Elle habite un peu loin, je n’étais pas en contact avec elle au quotidien. Mais je pensais à elle, plus ou moins consciemment. Je n’ai réalisé qu’après coup le lien entre mes créations à ce moment-là et sa grossesse.
J’ai peint depuis d’autres tableaux sur ce même thème, mais ils n’ont pas l’intensité de ceux que j’ai réalisés pendant cette période.
Mes tableaux : mémoire de mes états d’âme
Lorsque nous sommes face à un tableau, des émotions nous traversent, y compris l’indifférence si tel est le cas.
Ces émotions sont propres à chacun, car elles dépendent de notre vécu, de ce que les couleurs, la composition, le thème évoque pour chacun.
Le plus amusant est la différence qu’il peut y avoir entre ce que je ressens personnellement pour mes propres tableaux, et ce que les personnes m’en disent.
Voir un de mes tableaux me transporte “émotionnellement” dans la période au cours de laquelle je l’ai peint. Chaque tableau porte en lui un moment de moi, le lieu, les sensations.
Mes souvenirs à travers quelques exemples
Voici quelques exemples pour montrer qu’une œuvre me parle au-delà de ce qu’elle représente.
Les esquisses de nus réalisées en cours de modèle vivant me transportent dans la salle de cours où je les ai réalisés. Paradoxalement, ils m’évoquent le froid de la salle en hiver. Les modèles avaient des petits chauffages soufflant dirigés sur eux, mais pour les élèves, il fallait attendre que la grande pièce se réchauffe. Je retrouve aussi la bonne ambiance, la bienveillance du groupe et du prof.
Les tableaux des nuages monochromes me rappellent mon arrivée en métropole, après 8 années passées en Martinique. Économie de couleurs et de moyens pour ces tableaux, ils ont été peint alors que j’attendais que le conteneur rempli de toutes les affaires de la famille (dont mon matériel de peinture) traversent l’Atlantique. Je n’ai pas pu attendre, j’ai acheté 3 couleurs (beige, bleu, magenta), un pinceau, et des toiles. Je ne sais pas pourquoi avoir choisi les nuages, mais au final, j’ai ensuite continué la série, ajoutant progressivement des couleurs.
Le tableau peint lors du marché de Bordeaux, en mai 2017 me rappelle mon appréhension de cette situation. Il évoque également l’isolement dans lequel j’ai réussi à me mettre alors que j’étais au milieu de la foule. Parmi les réactions que j’entends régulièrement à son propos, la tristesse est régulièrement citée. Alors que je ne le ressens pas comme cela.
Je pourrais continuer ainsi pour chacun de mes tableaux.
Ils portent tous en eux une histoire, une raison d’être.
Mon regard sur eux dépasse leur représentation, ils me projettent dans le passé, dans l’intime aussi.
Certains tableaux m’évoquent des sentiments personnels, que je n’ai pas envie d’exposer en plein jour. Je sais que le tableau ne me trahit pas : il garde le secret des circonstances qui l’ont vu naître. Par contre, il m’est parfois difficile d’expliquer les fondements d’un tableau car cela entre dans une intimité que je préfère garder pour moi.
Ami.e.s artistes, comment regardez-vous vos tableaux ?
Les vois-tu comme autant de souvenirs et de sentiments personnels ?
La martre est sélectionnée pour une espèce précise : Kolinsky.
Les alternatives existent
Il existe des alternatives de très bonne qualité aux poils naturels. Et généralement, ils sont moins onéreux.
Pour autant, les sociétés commercialisent généralement les deux types de produits : synthétique et d’origine animale.
Alors dans tous les cas, les sociétés ne sont pas vegan. Elles sont pour l’instant peu engagées dans une démarche de ce type.
En comparaison, dans les cosmétiques des marques telles que Ecotools ou Bary M communiquent largement sur ce point, prenant de réels engagements.
Attention cependant au risque de greenwashing…
Des pinceaux made in France
De plus, je me suis également mise à les trier suivant un critère qui importe : l’origine géographique de la société.
Parmi mes pinceaux, seule la marque Daler-Rowner n’est pas française, mais britannique.
L’offre française est nombreuse et cela fait plaisir de les soutenir. Petit voyage au travers de la France des pinceaux :
Les sociétés Max Sauer (qui commercialise les marques Raphaël et Isabey) et Bullier (pour la marque Léonard) sont situées à Saint-Brieuc. La raison historique à la présence dans cette ville bretonne de deux pinceliers est à découvrir dans cet article du Télégramme.
Il existe mille façons de peindre. Alors aujourd’hui, je montre comment peindre avec du film étirable.
Il n’y a pas que les pinceaux dans la vie !
L’art peut s’exprimer sans matériel prédéfini. Expérimenter fait partie du jeu créatif et j’adore ça !
Cet été, j’ai peint plusieurs toiles abstraites en me servant du film alimentaire. Étonnant, non ?
Je montre dans cet article comment procéder.
Comment peindre avec du film étirable
Tout d’abord, j’ai commencé par peindre le fond. Je ne détaille pas cette partie, mais j’ai réalisé cela assez rapidement, avec un spalter large.
Etape 1 – disposer le medium et la peinture
Une fois que c’est sec, j’étale de la pâte à texture (modeling paste). J’utilise ce medium pour garder la matière, créer du volume sur mes tableaux.
L’aspect est blanc. Cela s’étale un peu comme du nutella.
Le modeling paste peut être utilisé soit au préalable pour créer le relief, puis être peint ; soit être mélangé directement à la peinture. Ici, j’ai choisi cette seconde option.
Alors, je pose les couleurs. Je reste dans les tonalités choisies pour le fond, soit du bleu et du jaune.
Je connais comment réagissent les couleurs entre elles, cela me permet de doser les quantités de peintures. Par exemple, vous voyez beaucoup de couleur ‘bronze’, mais cette couleur est transparente, elle se mélange bien avec les autres et me permet d’assurer la transition entre les couleurs.
Etape 2 – peindre avec du film étirable
C’est le moment où je sors mon rouleau de film alimentaire et je recouvre la toile. Et hop petite pub pour Alfapac.
Ensuite, j’appuie et malaxe pour étaler la peinture avec les doigts. La sensation est assez agréable.
Pour favoriser les mélanges, je fais tourner le papier. Je le soulève et le repose en décalé. Je crée aussi des bosses, qui en se retirant ressemblent à des épines dorsales.
On pourrait penser que le papier alimentaire garantit de garder les mains propres. Mais après avoir soulevé et repositionné plusieurs fois le film étirable, j’en ai un peu partout sur les doigts (et je ne peux plus vraiment prendre de photos).
Etape 3 – laisser sécher, finaliser
Il faut laisser sécher au moins 24 heures, pour être certain que toute l’épaisseur de medium est sèche.
En gros plan, voici ce que donne le résultat.
Après, je reviens travailler sur cette base. Je trouvais que les couleurs manquaient de profondeur, qu’elles n’étaient pas assez contrastées.
Quelles techniques de peinture insolites as-tu expérimenté ?
Si tu souhaites découvrir d’autres processus de création, viens par ici, tu découvriras que j’expérimente sans cesse de nouvelles manières de créer.
Depuis quelques mois, je monte moi-même une toile sur châssis !
Je me suis décidée quand une amie artiste m’a dit que ce n’était pas si compliqué. Effectivement, une fois qu’on a quelques bons conseils, c’est tout à fait gérable.
Dans le secret de nos ateliers, Marina Le Floch et moi, nous avons travaillé sur une peinture à 4 mains.
Enfin, plus exactement 4 peintures à 4 mains.
Nous avons donc créé collectivement des peintures. Cette expérience fut un vrai plaisir à réaliser. Il s’agit d’ailleurs d’un plaisir partagé et Marina en raconte sa vision.
Pourquoi ce projet avec Marina Le Floch ?
Marina Le Floch est une artiste avec qui j’échange régulièrement.
Nous nous encourageons mutuellement dans les moments de questionnements et nous apprécions réciproquement notre travail artistique, même si nous avons chacune notre univers.
Nous avions rencontré Marina dans une interview où elle nous racontait son parcours (à lire ici).
Et, le plus important : nous partageons un état d’esprit et certains principes de vie.
J’ai eu envie d’une nouvelle aventure artistique, à partager avec quelqu’un. Et assez naturellement, je l’ai proposé à Marina Le Floch.
Je ne savais pas trop comment allait se dérouler la suite, mais je sentais que ces imprécisions ne lui feraient pas peur.
Comment avons-nous procédé pour notre peinture à 4 mains ?
Nous sommes géographiquement éloignées : Marina vit en Belgique et moi à Bordeaux.
Mais la distance n’a pas été un frein à cette expérience. Nous avons procédé ainsi :
Chacune prépare une moitié de peinture, au format A4, pour pouvoir l’envoyer par courrier.
A un même moment, que nous avions défini au préalable, nous nous sommes envoyées nos peintures. Les courriers se sont croisés, ce qui était le but du jeu.
Surprise, lorsque nous avons reçu les peintures de l’autre.
Nous avons complété les peintures, pour terminer les œuvres.
Nous avons ensuite partagé mutuellement des photos de nos réalisations.
Une expérience ludique et enrichissante
C’était une expérience complètement inédite, riche en questionnements de toutes parts.
Le plus compliqué
Ce qui m’a semblé le plus compliqué a été de continuer les peintures que je trouvais chouettes. Je prenais le risque de les gâcher, sans avoir aucune chance de revenir en arrière. Au final, cette appréhension s’est dissipée une fois que j’ai eu commencé. Mais il m’a fallut plus d’une semaine d’observation des peintures reçues avant d’oser me lancer.
Peindre sur papier a été également une découverte. J’ai pour habitude de mettre des couches et des couches de peinture. Là, il a fallu que je travaille différemment, car le papier, contrairement à la toile, se déforme avec l’humidité. Je me suis donc efforcée de faire bien du premier coup. Au final, je me suis calquée sur la technique de Marina en mixant peinture et travail des détails aux crayons Posca. Pour l’une des peintures, je n’ai d’ailleurs pas peint du tout : tout a été réalisé aux Posca.
Le plus merveilleux
J’adore les surprises. Quand je dis ‘surprise‘, je pense au truc chouette que tu reçois, sans l’avoir anticipé et qui te réjouis vraiment à l’intérieur. C’est à peu près l’inverse du cadeau de Noël, programmé et inscrit en haut de ta liste. Avec cette aventure, les surprises ont été nombreuses :
Surprise en ouvrant le courrier contenant les peintures à compléter.
Surprise en découvrant le résultat des peintures que j’avais initiées.
L’art en mode collectif est-il possible ?
La peinture est le plus souvent vue comme un art individuel.
Effectivement, je suis la première à dire que mes peintures retranscrivent mes états d’âme.
L’art collectif permet néanmoins d’aborder la création différemment :
Regarder avec attention et comprendre le travail de l’autre
Respecter le travail de l’autre
Trouver sa place : car le respect du travail de l’autre ne signifie pas l’effacement de son propre travail.
Découvrir et pratiquer autrement
Ca te tente ? Fais-moi signe !
J’ai adoré cette expérience. Et j’aimerai beaucoup la réitérer. Alors si ça te tente, envoie-moi un message et nous pourrons certainement nous organiser pour réaliser un travail en commun.
As-tu déjà expérimenté ce genre de création collective ? Comment as-tu procédé et qu’en retiens-tu ?
Les pots de confiture aussi ont le droit de se baigner : les pieds dans l’eau avec la peinture marbrée, ils se parent de couleurs transparentes.
J’apprécie de réaliser cette activité avec mes enfants, ou pour m’amuser toute seule. Jusque là, nous nous étions limitées à une surface plane.
Cette activité est à la portée de tous, elle nécessite néanmoins un peu de matériel et d’organisation. Je t’explique tout en détail pour passer un bon moment. Les rendus sont toujours uniques et stylés.
Mes dessins ont énormément évolué cette année. Les conseils que j’ai reçus, et que je te transmets à mon tour, te permettront d’améliorer tes dessins.
Mes esquisses sont devenues des créations artistiques à part entière. J’y trouve un plaisir toujours renouvelé et j’ai développé mon style, un trait de crayon qui fait que l’on distingue mes croquis de ceux des autres.
La raison est simple : j’ai suivi des cours de modèle vivant et j’ai énormément pratiqué.
Et surtout, j’ai mis en pratique les conseils que le professeur répète à longueur de cours, et d’année :
Tenir son crayon plus loin
Faire circuler la couleur
Garder le crayon posé sur la feuille
Mettre les accents
Penser en terme de volume
Dessiner rapidement
Observer, voir ses erreurs, voir celles des autres
Je t’explique plus en détails ces conseils, pourquoi ils aident et comment tu peux les appliquer à ton tour pour améliorer tes dessins.
1 – Tenir son crayon plus loin
Quand on écrit, on tient son crayon assez prêt de la mine. La pression sur la feuille est assez soutenue.
Mais quand tu dessines, ton trait ne peut pas être aussi appuyé que lorsque tu écris.
Une méthode simple pour moins appuyer le trait, est de tenir le crayon plus loin de la mine. Pense à utilise un porte-mine, ou un gros crayon : le diamètre du crayon fait que l’on peut moins serrer le crayon.
Pour ma part, j’adore mon gros crayon multicolore (tu le retrouves sur beaucoup de photos, parce qu’il est joli avec son aspect marbré). Je trace mes premiers traits avec lui.
Un trait léger est parfait pour commencer une esquisse. En réalisant un trait tout fin, presque imperceptible, tu n’auras aucune raison de gommer (une des premières choses qui te sera interdite en cours) : ton trait ‘faux’ ne se verra plus à la fin du dessin.
2 – Faire circuler la couleur
Même dans les dessins, une touche de couleur permet de dynamiser le travail.
J’ai assez vite voulu en inclure : j’ai mis un peu de couleur en arrière-plan, ou dans les cheveux. Autrement dit, je plaçais une touche de couleur, concentrée à un seul endroit de la feuille.
Mauvaise idée : cela ne fonctionne pas. Ce qui est agréable, c’est de faire circuler la couleur, qu’elle voyage à la surface du papier. Si tu mets de la couleur dans les cheveux, appliques-en également en arrière-plan par exemple.
J’ai appliqué ce conseil dans mes peintures. Et cela est à l’origine des fonds colorés de mes derniers tableaux. On retrouve dans mes fonds, les couleurs qui sont appliquées dans le sujet principal, et vice versa, d’où l’harmonie.
3 – Garder le crayon posé sur la feuille
Dans le modèle vivant, tu dessines un corps, il est donc fluide, les différentes parties du corps sont liées les unes aux autres.
Garder le crayon posé sur la feuille va participer à la fluidité de ton trait. Même quand les yeux se lèvent pour regarder le modèle, le crayon ne quitte pas la feuille, tu repars d’où tu t’es arrêté. Tu peux dessiner dans la direction souhaitée, sans regarder constamment ton trait.
Mais n’oublie pas pour autant le premier conseil. Ton crayon peut voyager sur la feuille sans pour autant laisser une trace forte sur le papier. Parfois le trait doit se rendre invisible.
4 – Mettre les accents
Il n’est pas question ici d’orthographe. Quand on parle d’accents dans un dessin au trait, ce sont des traits plus appuyés, plus marqués, plus épais à certains endroits.
C’est une manière d’apporter de la force et du caractère au dessin. Il faut savoir faire le bon dosage et ne pas exagérer au risque de rendre le dessin brouillon. Et surtout, leur placement est essentiel, c’est une manière de marquer les zones d’ombres.
Sur ce dessin, les ombres ont été exagérées.
Les accents permettent également au dessin d’être lisible à distance. On a tendance à regarder un dessin de près, mais s’il est accroché à un mur, il sera visible depuis plusieurs mètres, on doit alors discerner les lignes fortes au loin.
J’ai encore des progrès à faire dans ce domaine. Mais quand j’ose mettre en pratique ce conseils, je vois les résultats.
5 – Penser en terme de volume
Tu traces des lignes, mais tu dois penser volume. Les contours ne doivent pas enfermer et cercler. Le trait peut se promener en dehors des contours. Et curieusement ça allège le trait.
Si tu ajoutes de la peinture, aquarelle ou encre, ne cherche pas à remplir, tu peux déborder.
Le cerveau de celui qui observe ton dessin saura identifier les ‘vraies’ formes, et recréer les volumes, même si les traits ne sont pas exacts.
Pense que tu ne dessines une interprétation de la réalité.
6 – Dessiner rapidement
Dessiner rapidement permet d’éviter de se perdre dans les détails : inutile de s’assurer que l’arc du sourcil est correct si la forme globale du modèle n’est pas correcte.
En outre, dessiner rapidement, tu permets de produire beaucoup. Si tu passes 30 secondes ou 2 minutes sur un dessin, tu vas pouvoir en réaliser beaucoup en une heure. Tu vas réaliser beaucoup d’erreurs, mais tu vas aussi en corriger beaucoup.
Dans le cas où tu passes une heure sur un dessin, tu auras – peut-être – fait moins d’erreurs, mais tu en auras aussi corrigé moins.
7 – Observer, voir ses erreurs, voir celles des autres
Il serait faux de penser qu’on ne progresse qu’en regardant des dessins justes. J’apprends beaucoup aussi de dessins qui ne sont pas exacts.
Va sur un forum ou dans un groupe de dessin (j’aime beaucoup le groupe Google Plus ‘apprendre à dessiner’ de Pit Dessin), tu pourras voir de nombreux dessins. Certains sont réussis, d’autres moins. Demande-toi pourquoi ils clochent. Il est souvent plus facile d’avoir un œil critique sur le travail des autres que sur ses propres dessins. Si tu ne vois pas ce qui ne va pas, regarde dans les commentaires, certains ont peut-être déjà donné des conseils pour améliorer le dessin.
Petit à petit, tu sauras voir les points à améliorer sur les dessins. Et surtout, tu les verras sur tes propres dessins, ce qui te permettra de les corriger, de faire avancer ton esquisse vers plus de justesse.
Par exemple, sur ce dessin, on voit le trait rouge de la cuisse gauche qui grossit le modèle d’au moins 10 kg. J’ai vu mon erreur alors que je réalisais le croquis, et j’ai rectifié. Mon erreur est encore visible, mais elle participe aussi au dessin global.
Mais ce n’est pas tout…
Ces 7 conseils sont ceux qui m’ont fait le plus avancer dans ma pratique du dessin dans le cadre des cours de modèles vivants.
Il me reste encore plein de points à améliorer :
Marquer plus les accents : cette pratique doit devenir un réflexe.
Travailler la composition en mettant plusieurs personnes sur la même page.
Changer les couleurs. J’ai commencé à varier ma gamme de couleurs, mais il faut que je décroche du bleu 🙂
Travailler les visages, les mains et les pieds. Sans pour autant me perdre dans ces détails.
Pauline fait partie de ces artistes-bloggeuses auxquelles je m’identifie. Nous partageons en commun une approche de la peinture qui va au-delà de la technique, et c’est ce qu’elle va nous expliquer aujourd’hui, dans cet article qu’elle a rédigé et illustré.
En ce moment, Pauline travaille sur une nouvelle version de son site qui accueillera prochainement de nouvelles œuvres et également des conseils pour vous accompagner dans l’apprentissage de l’aquarelle et dans la pratique de votre art.
En attendant la mise en ligne, un concours est organisé pour gagner :
une peinture acrylique Black Bird,
une aquarelle Tango,
5 artbook New York City en version digitale.
Rendez-vous sur paulineartgallery.com pour s’inscrire !
Et maintenant, viens comprendre comment tu peux te libérer de la technique en peinture, pour laisser éclater tes émotions.
De la technique à l’émotion
L’art est une forme d’expression : que cela soit par l’écriture, la peinture, la sculpture ou encore le collage, chaque création humaine raconte une histoire.
Celle-ci n’est pas toujours évidente : Il est plus facile de la décrypter à travers un roman qu’à travers une peinture abstraite, c’est sûr !
Chaque création humaine a quelque chose de profondément individuel.
Pour créer et obtenir une œuvre, il y a 2 axes séparés qui viennent se confondre : la technique et l’émotion. Votre création, quelle qu’elle soit, vient servir un discours, une histoire, un sentiment qu’on cherche à communiquer.
Un des exemples que j’aime le plus pour illustrer la démarche du passage à la technique vers l’émotion est l’écriture manuscrite.
Chaque génération a appris à écrire en apprenant les formes des lettres et en se conformant à la technique. Puis, que ce soit lié ou en bâton, au fur et à mesure des années notre écriture devient personnelle, intime et unique.
La science hasardeuse de la graphologie a d’ailleurs eu beaucoup de succès en son temps, permettant de révéler la personnalité d’un individu à travers son unique style d’écriture !
Même si une part de moi-même reste dubitative là-dessus, on peut tous être convaincu que chaque manière d’écrire manuellement est absolument unique et individuelle.
Maîtriser la technique…
Chaque peintre, qu’il soit débutant ou confirmé, amateur ou professionnel passe par une phase d’apprentissage de la technique. On prend des cours, on lit des bouquins, on demande conseil à nos semblables, on teste, on échoue, on réussit… en bref, on apprend par nous-mêmes.
Intégrez la technique à votre corps
Franchement, après toutes ces années, est-ce que vous réfléchissez encore à la forme que doit avoir un « y » quand vous écrivez à la main ? Non, vous écrivez sans hésiter, sans réfléchir, et surtout dans votre propre style, avec votre écriture individuelle et unique de façon spontanée.
C’est pareil en peinture !
Oui, ça demande du temps, du travail et des ratés. Et vous savez quoi ? C’est en vous trompant que vous apprendrez le mieux.
Maitriser la technique revient à la pratiquer jusqu’à ce que vous n’ayez plus besoin de penser pour la mettre en œuvre. Si, comme n’importe quel individu vous êtes capable d’écrire sans réfléchir à votre écriture, il n’y aucune raison pour que vous ne soyez pas capable de faire la même chose en peinture.
Ayez confiance en vous et donnez-vous, à vous même et votre corps, le temps de l’apprentissage.
Mais je ne vais pas vous mentir : il faut de l’entraînement, du travail.
Pratiquer et travailler, ne veut pas dire non plus vous acharner. On apprend mieux en prenant du plaisir, en réalisant des choses que l’on aime et qui nous passionne.
Admirez l’évolution de vos progrès
Certains artistes que je connais ou à qui j’enseigne, amateur ou professionnel, ont cette fâcheuse tendance de jeter leurs créations quand ils ne les jugent pas satisfaisantes. A chaque fois que j’entends ça, ça me fait lever les yeux au ciel.
Je vous encourage à garder tous vos dessins et peintures. Attention, je ne dis pas qu’il faut les montrer à n’importe qui. Si déjà vous-même vous trouvez une de vos créations pitoyables et qu’en plus vous la montrez à une personne qui risque de vous dire la même chose, ça va vous plomber le moral.
Votre jugement est important et vous devez apprendre à être critique avec vous-même mais avec bienveillance. Garder vos créations, c’est un geste de respect et d’amour envers vous-même.
C’est aussi un formidable moyen de vous rendre compte de votre propre évolution technique.
Vous avez fait une peinture et vous ne l’aimez pas ? Mettez-là de côté, dans un tiroir, ou un carton. Oubliez-là, faites une autre peinture. Une semaine après, un mois après, quand vous le sentez (ça peut même être un an après) ressortez-là et essayez de l’analyser.
Vous aurez un meilleur recul émotionnel avec le temps, vous serez plus indulgent avec vous-même et également capable d’avoir une meilleure analyse sur les améliorations techniques que vous pouvez y apporter mais également sur les progrès que vous avez fait. Et c’est bien ça le plus important : être capable de constater que vous progressez.
Si vous avez le sentiment de stagner, ressortez toutes ces peintures. Vous constaterez alors par vous-même qu’entre vos débuts et maintenant, vous avez évolué et ça vous donnera le courage et l’envie de poursuivre.
Oubliez la technique parfaite
Avis aux perfectionnistes ! Pas besoin d’avoir une technique parfaite pour peindre.
L’important c’est que vous maitrisiez techniquement ce dont vous avez besoin pour peindre ce que vous avez envie de raconter. La technique est un outil, ce n’est pas un but en soit.
De beaux exemples dans la peinture sont ceux de l’art naïf et de l’art brut qui justement s’affranchissent de la technique et de certaines règles élémentaires. La particularité de ces artistes est totalement en dehors de la technique et souvent basée sur une approche émotionnelle quasi pure.
Au lieu de vouloir faire bien, ou parfait, réfléchissez à ce que vous voulez vraiment faire et à partir de là, demandez-vous ce dont vous avez besoin pour cela.
… Pour rendre l’émotion
Je suis toujours surprise de me rendre compte que les peintures qui réussissent le mieux et qui remportent le plus de succès sont celles que j’ai le moins travaillées de façon consciente.
C’est quand je ne m’applique pas à « faire bien », dans ce moment où je fais quelque chose dont je me fous du rendu, que j’obtiens une peinture vivante, émotionnelle et qui éveille du plaisir.
La technique maitrisée est essentielle, mais elle n’est pas un but en soi, elle doit venir servir votre envie, ce que vous souhaitez atteindre, l’histoire que vous voulez raconter selon votre propre individualité.
Identifiez votre facture
Tout comme chacun de nous a appris la forme d’un « a » minuscule et majuscule, « b », « c », « d »… une fois ceci maitrisé, vous vous êtes approprié les lettres pour les retranscrire selon votre unique personnalité.
En peinture, c’est exactement le même processus et d’ailleurs, le style particulier du trait d’un individu porte un nom : cela s’appelle la facture. J’ai un bouquin qui contient des brouillons de Degas, Matis, etc… et quand je les regarde, je peux vous affirmer qu’aucun d’eux n’a le même trait – ça saute aux yeux.
A quoi ressemble votre trait unique et personnel ? Prenez un pinceau et faites des formes basiques ou créez des sujets simples. Faites-le rapidement, sans réfléchir puis… regardez.
Vous n’aimez pas ce que vous voyez ? Moi aussi ça m’arrive. Pourtant, il s’agit de vous et vous devez vous familiariser avec vous-même 🙂
Prenez ces gribouillages et comparez-les avec ceux d’autres personnes, que vous les connaissiez ou non. Observez la différence. Cela vous permettra de prendre du recul par rapport à vous-même, de voir votre différence et de vous rendre compte que ce n’est pas une question de bien ou pas bien, mais au contraire, de voir son style unique ressortir.
Pourquoi peignez-vous ?
Parfois, on est tellement focalisé sur la technique qu’on oublie pourquoi on souhaite peindre. Beaucoup de gens ont seulement pour ambition d’être le plus réaliste possible.
Il est vrai qu’on peut voir des peintures d’un réalisme absolument incroyable, admirer le travail fourni et la technique indiscutable. Mais entre nous, quel est l’intérêt de faire du réalisme parfait quand on a aujourd’hui à porter de main de géniaux outils communément dénommés appareil photos ?
J’ai beaucoup aimé le commentaire de l’artiste Gwen Seemel sur ce sujet et je partage son opinion. Moi aussi, quand je regarde une peinture réaliste, ce que j’aime le plus c’est ce moment où je vois « le défaut », ce coup de pinceau qui montre en fait qu’il s’agit d’une peinture et non d’une photo. Car c’est dans ce geste-là, qu’on peut venir sentir l’âme de l’artiste et l’émotion.
L’intérêt de l’art, c’est l’Interprétation. Faites comme les enfants, dessinez votre arbre en violet. En sachant pourquoi vous peignez un sujet choisi, vous trouverez le chemin vers l’interprétation que vous souhaitez donner.
Et ça peut n’avoir aucun sens, mais le but n’est pas le sens, le but c’est ce dont vous avez envie même si ça peut paraitre complètement absurde. Interpréter c’est apporter un regard personnel et unique, ce qui n’a rien à voir avec la réalité mais tout à voir avec ce que vous ressentez.
Laissez émerger votre personnalité
La question du style, c’est un truc qui m’a vachement angoissée et qui m’angoisse encore un peu de temps à autre. Depuis que je peins, j’ai testé plein de trucs, pleins de style différents, et je continue de temps à autre même si j’ai trouvé ma ligne directrice.
Votre style, c’est votre personnalité qui émerge et est partagée avec les autres dans votre unique moyen de vous exprimer.
Plusieurs éléments rentrent en compte pour un style reconnaissable : la facture bien sur mais aussi le choix des sujets, la palette de couleurs que vous utilisez et le type de représentation.
Plus que tout ça, votre style c’est cet endroit où vous vous sentez comme chez vous, à l’aise et où vous éprouvez une joie d’enfant.
Quand je crée une peinture, je recherche ce sentiment car je sais que si je l’éprouve c’est qu’alors j’étais en parfaite harmonie avec moi-même, que j’ai produit quelque chose qui me ressemble et qui correspond à ce que je voulais exprimer.
Faites de même : il y a un temps pour travailler, et il y a un temps pour s’amuser et prendre du plaisir. La combinaison des deux est le summum et le but final, ce n’est que le plaisir. Quand on arrive à ça, à ce plaisir, c’est là où votre personnalité émerge avec vos émotions et transparait dans votre création.
N’oublie pas de te rendre sur le site de Pauline pour participer à son concours. Tu peux également la suivre sur les réseaux sociaux :
Attendre est souvent perçu négativement : c’est une perte de temps. Mais il existe des attentes heureuses, ou douces.
Imagine-toi par exemple, enfant, la veille de Noël. Te souviens-tu l’excitation ressentie ? L’impatience de découvrir les cadeaux a quelque chose de magique. C’est pendant ces moments-là où tu pouvais t’imaginer recevoir les cadeaux les plus fous, où tu espérais que la liste n’allait pas être trop longue. Tu te voyais déjà déballer et jouer avec ces nouveaux jeux. Mais il y avait le doute : celui de ne pas recevoir celui que tu préférais. Il y avait aussi l’éventualité de la surprise, ce cadeau que tu n’as pas commandé et qui te plaira parce que les personnes qui te l’ont offert te connaissent bien.
Comme tu le vois, l’attente peut regrouper une foule de sensations.
La technique de photographie flatlay a le vent en poupe sur les blogs et les réseaux sociaux. Et je ne déroge pas à la règle.
En effet, j’aime beaucoup l’utiliser pour mettre en valeur mes tableaux. Les tableaux ne sont plus isolés, mais accompagnés d’objets qui apportent du contenu, qui contribuent à créer une atmosphère. Je transmets un message en une seule image.
Accrochés à un mur, je pourrai également présenter les tableaux en les mettant dans un environnement ‘réel‘. Avec le flatlay, je laisse chacun s’approprier le tableau. Et surtout, je m’adapte à chaque tableau, en l’accompagnant d’objets qui lui correspondent.