Souvent, on parle de “droit à l’erreur” et je partage complètement cet adage. Néanmoins, le droit à l’erreur doit permettre d’avancer et pour cela, il faut avant tout savoir identifier ses erreurs.
Ce texte s’applique dans tous les domaines : dans le milieu professionnel, dans la famille, ou dans la création.
Je vais orienter mes propos et les illustrer avec mon expérience dans l’art. En effet, le côté visuel rend facilement compréhensible les idées.
Dans mes esquisses, je n’utilise pas de gomme. Chaque erreur est visible, mais pour autant, elle n’est pas vue.
Se lancer
Je commence par appliquer la couleur à l’encre ou la peinture.
L’idée à ce niveau consiste à définir les grandes masses. Il ne faut pas rentrer dans les détails.
D’emblée, je sais que mes erreurs seront visibles, je les assume.
Et en même temps, j’applique les principes suivants :
- ne pas rentrer dans les détails à ce stade. Il faut rester le principe d’une ébauche. Dans le cas des oeuvres sur papier, cette règle peut être tenue facilement en choisissant un pinceau épais.
- “erreur visible” ne signifie pas “erreur mise en avant”. J’utilise de l’encre assez diluée. Il en résulte, dans le résultat final, l’impression que j’ai peint une ombre. Les erreurs ne doivent pas prendre le dessus sur le résultat final.
Implanter une armature
Ensuite, je travaille l’esquisse plus en détail, mais au crayon de couleur aquarellable.
Ici, les choix s’opèrent. Les lignes principales se positionnent.
Mais elles peuvent encore être erronées.
Généralement, ces traits ne sont pas perçus dans le résultat final. Pourtant, ils constituent l’armature du dessin.
Ces bases sont essentielles pour la suite, mais elles ne sont pas le plus visibles.
Des décisions définitives
Au fil du temps, les décision deviennent définitives.
Le travail au feutre commence. Souvent je le réalise en deux temps : un feutre clair qui pourra encore être rectifié, puis un feutre foncé, et même plus épais.
Les erreurs sont moins nombreuses, mais elles deviennent irrémédiables.
Par exemple, sur l’esquisse en exemple, j’ai voulu faire ma maligne en ajoutant le texte “I love you” en abrégé en anglais, sauf que j’ai confondu le “u” qui se pronconce “you” en anglais et le début du mot “you”. Mon inscription est donc fausse. Pourtant les gens ne le remarquent pas immédiatement (ouf).
Au cours de ce processus, j’accepte mes erreurs. Je les identifie pour améliorer l’esquisse au fur et à mesure.
Je continue à voir des proportions non respectées.
Mais ceux qui regardent mes esquisses ne voient pas du tout les erreurs initiales, alors qu’elles ne sont pas cachées.
Identifier ses erreurs et les rectifier
On dévalorise trop souvent les erreurs commises. En réalité, l’important est de les identifier, de les accepter et de les dépasser.
Quand je vois mes dessins, j’analyse toutes les erreurs commises, mais je dépasse cette analyse pour les apprécier, malgré leurs défauts. Je n’y parviens pas toujours : dans ce cas, je ne partage ces dessins.
Les erreurs doivent nous aider pour la suite, elles nous apprennent quelque chose, selon le célèbre adage de Nelson Mandela :
Je ne perds jamais : soit je gagne, soit j’apprends
De manière globale, l’échec et, à moindre niveau, les erreurs constituent un mécanisme d’apprentissage essentiel. Alors pourquoi les cacher ?
Je recommande vivement la lecture de ce livre “Les vertus de l’échec” de Charles Pépin :
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Les illustrations sont peut-être encore disponibles sur ma boutique. Venez voir les défaut de mes esquisses.