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Emotion, sérendipité, synesthésie, féminité

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Quand on m’a demandé quatre mots pour décrire mon travail artistique, je n’ai pas hésité longtemps pour trouver : émotion, sérendipité, synesthésie et féminité.

Pourquoi j’ai choisi ces noms ? Parce que j’aime leur sonorité et ce qu’ils dégagent.

Peut-être qu’ils ne représentent pas exactement mon travail, mais ils sont ce que j’ai envie d’être, ce vers quoi je tends.

Emotion

Mes esquisses traduisent plus un ressenti qu’elles ne sont la retranscription d’une image visuelle.

Je fais passer mes émotions au travers des couleurs et des traits. Ceux qui apprécient mes esquisses ressentent aussi leurs propres émotions.

Si mes dessins plaisent, ce n’est pas parce que je suis dans l’exactitude des proportions des corps mais parce qu’ils touchent une corde sensible chez les regardeurs.

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Bébé dormant paisiblement sur le ventre – esquisse par ELiZE – format carte postale – encre grise crayon rouge

Sérendipité

Je suis incapable de prononcer ce mot sans le voir écrit. Il devient « sérenpidité » le plus souvent. Comme si le mot lui même était une invention liée au hasard.

Il représente pour moi, par ses sonorités, un mélange entre un serpent, ne connaissant pas la ligne droite et rectiligne pour arriver à son but, et la rapidité.

En quoi peut-on l’appliquer à mon art ? Chaque dessin me permet de faire un pas vers un résultat que je ne connais pas. Un tableau en entraîne un autre, un dessin me fait découvrir une technique, une association de couleurs.

Je ne sais pas ce que je vais découvrir, ni comment. Je ne sais pas quand j’aurai vraiment trouvé quelque chose. Et même temps, j’apprends constamment.

Travailler avec l’encre aussi introduit une part d’imprévu : on ne sait pas comment elle va sécher, comment elle interagit si on revient dessus.

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Danseuse en équilibre – esquisse par ELiZE – format carte postale – encre bleu, crayon blanc et feutre violet

Synesthésie

La synesthésie est un phénomène qui associe plusieurs sensations. Je ne suis pas synesthète mais avec la peinture, je mets en couleurs mes émotions. Les associations des différents sens me fascinent.

Surtout j’aime l’idée que notre cerveau est capable de travailler en dehors de la rationalité, pour nous révéler d’autres mondes.

Une manière d’en savoir plus sur la synesthésie, de manière ludique, je te conseille cette vidéo :

Féminité

J’ai choisi féminité car je dessine en majorité des femmes, et surtout des corps de femmes.

Mais c’est une féminité qui s’assume, qui dépasse les diktats de la mode. Une féminité des femmes et non de « LA » femme. En résumé, une féminité féministe.

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Postures de yoga – Esquisse par ELiZE – 50 x 65 cm – encre et crayon

Pas facile de se décrire en 4 mots. Et toi, lesquels choisirais-tu ?

Pour en savoir plus sur moi, je t’invite à lire cet article (tu connaitras même mon nom).

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Mener la danse pour le féminisme

danse danseuse dessin Elize pigmentropie

Plus jeune, je n’avais pas de culture féministe ni aucune théorie sur le sujet. Pourtant, je réalise aujourd’hui que je l’étais déjà à plus d’un titre.

Et puis, récemment, j’ai entendu une témoignage d’une vieille dame qui s’ennuyait aux soirées dansantes car elle n’était pas invitée à danser par les hommes. Ceux qui narraient l’anecdote l’encourageaient à oser aller inviter elle-même un danseur, plutôt que de rester dans l’attente.

En entendant ces conseils, j’ai tout de suite réalisé que son problème ne serait pas résolu ainsi.

Compte tenu de la démographie, les danseurs étaient moins nombreux que les danseuses.

Apprendre à mener la danse quand tu es une femme

La solution, je l’avais.

En effet, en école d’ingénieur, j’ai appris à danser le rock. Mais comme la vieille dame, je me suis vite rendue compte que les cavaliers n’étaient pas au rendez-vous. Je n’avais pas envie d’attendre.

Alors, la deuxième année, plutôt que de prendre des cours de perfectionnement, je suis retournée au niveau débutant et…

… j’ai appris à mener la danse

Ainsi, je peux danser en tant que cavalier et ainsi inviter d’autres cavalières à danser avec moi si je le souhaite.

Je suis moins danseur que danseuse. Mais je m’amuse autant dans les deux cas.

Mais ce n’est pas tout :

Finalement, je me rend compte qu’au travers différentes « petites » actions de ce type, j’ai été féministe. C’est rassurant de constater que mes valeurs étaient déjà présentes quand j’avais 20 ans.

Voici quelques anecdotes personnelles qui montrent mon engagement féministe.

J’ai longtemps dit que je ne voulais pas d’enfant. Et je le pensais sincèrement. Très certainement, je ne me reconnaissais pas dans l’identité « mère ». Le côté positif, maintenant que je le suis, et comme je ne me suis pas projetée, je n’ai pas d’attentes fortes. J’accepte les choses telles qu’elles viennent.

J’ai fait des études scientifiques, classe prépa et école d’ingénieur.

Je partage les notes au restaurant avec des prétendants ou amoureux. Cela est systématique, sauf quand la personne m’a expressément mentionné qu’elle m’invitait au préalable. Et il arrive que ce soit moi qui solde la totalité de l’addition.

Je ne lave pas le linge de mon conjoint ni ne repasse ses chemises. Cette vérité est moins vraie depuis la venue des enfants. On est maintenant dans un partage des lessives.

Et toi quels sont tes actions féministes, passées ou actuelles ?

Chacun peut mener la danse pour le féminisme et inventer une façon d’œuvrer pour l’égalité Femmes-Hommes.

Voici quelques articles sur le sujet :

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Réconciliée avec le rose : comment je peins avec ma couleur détestée

rose couleur genrée

J’ai écrit ici-même que je détestais le rose.

Depuis, les choses ont évolué. Je me suis réconciliée avec cette couleur. Mais comment cela est-il possible ?

Plusieurs faits expliquent mon changement vis-à-vis de la teinte « réservée aux filles« . Continuer la lecture de Réconciliée avec le rose : comment je peins avec ma couleur détestée

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Comment apprendre l’histoire de l’art (sans oublier les artistes femmes)

comprendre l'histoire de l'art avec les femmes artistes

Au collège, j’étais fascinée par une professeure d’histoire qui nous faisait découvrir l’histoire aux travers de tableaux.

J’étais émerveillée par plusieurs choses :

  • Comment pouvait-elle connaître autant d’artistes et de tableaux ? Ils sont si nombreux, surtout quand on multiplie les époques.
  • Comment pouvait-elle comprendre les messages « cachés » dans les tableaux ? Moi, je ne comprenais quasiment pas le message initial, alors identifier que certains détails renvoient à d’autres sujets, je n’y étais pas.
  • Comment connaissait-elle tout le contexte autour de ces œuvres ?

Aujourd’hui, sans être une experte, je connais moi aussi beaucoup d’artistes, d’œuvres et d’anecdote. Je t’explique comment apprendre l’histoire de l’art.

La compréhension des œuvres est un processus lent‘ (Pauline Raconte l’art)

Apprendre l’histoire de l’art n’est pas une fin en soi. J’ai appris au fil du temps à reconnaître, situer dans les mouvements les œuvres et les artistes. Cela me permet de multiplier le plaisir que j’ai à découvrir ou voir des œuvres. J’ai laissé parler ma passion et mes envies pour approfondir mes connaissances.

Des cours d’histoire de l’art

Je n’ai pas suivi de cursus de formation d’histoire de l’art. En revanche, j’ai assisté à des séances organisées par des associations, par différentes écoles (école du Louvre, école des Beaux-Arts de Nantes), en tant qu’auditeur libre.

Les écoles d’art proposent souvent des cours pour le grand public. Souvent l’inscription pour les cours est en année scolaire. Il n’y a pas de sélection, mais les places étant limitées, il ne faut pas rater le créneau pour s’inscrire.

Les MOOC

Je suis une adepte des MOOC, qui ont l’avantage de pouvoir être suivis depuis chez soi. De plus ils sont gratuits : le contenu est généralement de qualité, organisé par des institutions.

Visiter les musées

Une visite de musée est évidemment un bon moyen d’en apprendre plus sur l’art. Avec un guide, le processus d’apprentissage est décuplé.

Avoir l’œil

Au final, l’art est partout. Les œuvres d’art les plus célèbres sont détournées.

Elles nous entourent au quotidien.

On en retrouve sur nos pots de yaourt :

La laitière est issue d’un tableau de Vermeer.

La répétition conduit à l’apprentissage

A force de voir et revoir les œuvres, en entendre parler, on s’approprie les messages qu’elles communiquent, on parvient à créer des passerelles entre les époques, les techniques et ainsi de suite. Aussi, plus les artistes sont cités, plus il y a d’articles, d’exposition rétrospectives et plus ils entrent dans l’Histoire.

Pourquoi les femmes sont oubliées dans ce processus

A ce jeu-là, l’Histoire a oublié les femmes. En effet, l’histoire s’intéresse au politique. Et on cantonne généralement les femmes au domaine familial domestique.

Benoîte Groult le dit (l’article complet de Elle)

« Les femmes sont les grandes absentes de l’histoire »

Le phénomène se produit dans l’histoire en général et dans l’histoire de l’art a fortiori.

Les « Nanas » de Niki de Saint-Phalle et « Pénélope » d’Antoine Bourdelle

 

Il est en effet plus souvent de muses ou d’amantes plutôt que de collaboratrices, d’assistantes plutôt que d’artistes. Aussi l’histoire présente le travail de Camille Claudel sans oublier de préciser qui fut son mentor et amant, en n’indiquant que très peu l’apport de cette relation pour Rodin. De même, Meret Oppenhein se trouve dans l’ombre de Man Ray.

Mon projet pour participer à la reconnaissance du travail des artistes femmes

A PiGMENTROPiE, j’essaie de mettre en avant des artistes femmes et hommes.

Mais j’ai remarqué qu’une page citant Van Gogh mobilise plus qu’une autre parlant d’Elisabeth Vigée-Lebrun. Alors est venue une idée : pourquoi ne pas « attirer » les lecteurs sur des artistes connus, et proposer d’en découvrir une moins connue dans le même temps.

Ainsi, je commence une série d’esquisses qui représentent des sculptures en suivant le principe suivant : Chaque dessin mêle des sculptures produites par une femme et par un homme.

Je choisis les artistes un peu au hasard, sans rechercher des similitudes, ou des liens. Mon trait crée le lien entre les deux.

dessin sculptures helene berteaux Michel Ange
« Psyché sous l’empire du mystère » d’Hélène Bertaux, et David de Michel-Ange


Envie d’en savoir plus sur un des thèmes abordés dans l’article :

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Je déteste le rose

je déteste le rose pigmentropie

Je déteste le rose !

[Cet article peut choquer les plus fragiles d’entre vous. Abstenez-vous et revenez dans quelques jours pour un sujet sérieux.]

Les raisons qui me poussent à détester le rose sont multiples. Car oui, je déteste le rose, et j’assume ! Continuer la lecture de Je déteste le rose

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La vie de Cécile Desserle

affiche vie d'adele

Avez-vous vu le film « la vie d’Adèle » réalisé par Abdellatif Kechiche ? Si j’en parle ici, c’est parce que le film montre – aussi – l’histoire d’une artiste et de sa muse. Le travail d’une artiste est celui de Cécile Desserle (l’histoire en revanche n’est pas la sienne).

Cécile Desserle a créé pour le film des toiles spécifiques, représentatives de scènes fortes du film. Lors de la séquence du vernissage, il est possible de voir d’autres toiles de cette peintre.

Continuer la lecture de La vie de Cécile Desserle