Tu as forcément déjà croisé un animal en résine de couleur flashy. C’est LA sculpture animalière branchée du moment. On les retrouve partout dans les restos, les lieux publics, dans les émissions de déco. Peut-être même chez toi ?
Ces animaux, très divers, envahissent nos espaces. Mais d’où cela vient-il ? Quels sont les artistes à l’origine de cette vogue ?
De la sculpture originale signée au bibelot taille mini, les prix vont de dizaines de milliers d’euros à quelques euros.
Voyons quelques exemples qui nous permettrons d’y voir -peut-être plus clair.
Le chien vert anis de Truffaut
En compétition contre le chat sumo rose, je propose un chien réaliste vert anis.
Cette figurine de série mesure 38 cm de haut et est vendu 59 € chez Truffaut. Le descriptif du produit indique :
‘Elle est originale grâce au mélange d’une silhouette de chien ultra-réaliste avec une finition colorée brillante fantaisiste. C’est un petit bout d’art qui s’invite chez vous !‘
C’est un exemple parmi d’autres pour montrer que la grande distribution s’est emparée du phénomène de ces animaux flashy.
‘Urban Monology Pink’ de Hiro Ando
Ce chat prend une stature humaine, il est vêtu et se tient debout.
De l’artiste japonnais Hiro Ando, cette sculpture de 55 cm de hauteur vaut 14 000 € (sur Kazoart).
Mais d’où ça vient ?
Quelle est l’origine de ce phénomène ? Je propose deux références qui font écho à cette tendance de la sculpture animalière monochrome.
Tout d’abord, François Pompon me semble le précurseur de ces réalisations. Dès le début du 20ème siècle, il conçoit des œuvres lisses, épurées et intemporelles. La plus célèbre et aboutie est certainement son ours blanc, exposé au Musée d’Orsay.
Les sculptures hyper lustrées se déclinent en couleurs. L’exemple le plus flagrant est celui du célèbre Balloon dog de Jeff Koons.
Pourquoi un tel engouement ?
La sculpture animalière colorée est modulable à l’envi : tu changes l’animal, tu modifies la couleur et tu obtiens un nouvel effet. Elle apporte une touche décalée voire humoristique, surtout quand les animaux prennent des positions anthropomorphiques.
Enfin, l’engouement s’explique par des raisons similaires au succès des lolcats (si tu n’es pas assez jeune ou branché pour connaître ce mot, je te laisse chercher sur le net par toi-même).
La déclinaison monochrome semble branchée : même au sein de la boutique des musées, tu peux trouver des moulages de la Vénus de Milo.
Qu’en penses-tu ? Quelle serait ton analyse sur ce phénomène ?
Pour mieux comprendre les œuvres évoquées, je recommande l’article de Bavartdages concernant la sculpture ‘balloon dog’ de Jeff Koons,
Parfois on a vraiment le sentiment de se retrouver devant un produit manufacturé et non un objet d’art ( Ballon Dog de jeff Koons). Elle est particulière cette modernité qui veut qu’on se détache de ce qui fait une oeuvre pour privilégié une tendance uniquement pour vendre. Tout ça pour dire que je ne sais pas ou cela va nous mener…
Je n’apprécie pas plus que cela ces statues. Mais pour autant certaines m’amusent, me fascinent et au final m’apportent quelque chose.
Et puis, la question du détesté Jeff Koons, n’est pas tant ses sculptures que les spéculations autour de son art. Il serait moins detesté s’il était moins connu, et donc si ses oeuvres valaient moins chères. Mais ceux qu’il ne faut pas oublier de blâmer dans l’histoire, ce sont également les acheteurs.
Moi, j’aime beaucoup le gorille rouge de Richard Orlinski.
Il n’est pas facile de citer tous les artistes de ce genre d’oeuvres. Mais certaines nous marquent plus que d’autre, car elles évoquent quelque chose en nous.