Je vous présente ici mon parcours artiztique parcouru jusqu’à PiGMENTROPiE.
Quand j’étais petite…
J’aimais dessiner. Un peu comme tous les enfants j’imagine. Vers 10 ans, une institutrice a trouvé que j’étais douée et elle m’a encouragé à prendre des cours, en dehors de l’école.
Ainsi, pendant mes années collège, j’ai suivi des cours d’arts plastiques auprès de Jean-Michel Guionnet (auteur du tableau ci-contre). Je m’en rends compte avec le recul, ces cours étaient très bien construits et efficaces dans leur pédagogie. La preuve : je m’en souviens encore de certains. Il y avait la théorie, la pratique, la diversité des pratiques. Nous étions un groupe d’enfants de divers âges, il n’y avait aucune compétition entre nous, chacun réalisait son ‘travail’ sans jugement. Nous étions libres d’exprimer sereinement nos envies, nous étions orientés mais sans obligation de suivre les instructions à la lettre si cela ne nous correspondait pas. C’était une invitation à créer, en aucun cas une contrainte.
En parallèle, j’ai eu une prof d’histoire qui commentait des tableaux d’une manière captivante. J’étais subjuguée : comment peut-on savoir que la fleur de lys signifie la royauté? Que le fond doré est le symbole de l’espace divin ? etc.
C’est ainsi que lorsqu’il a fallu choisir son orientation, j’avais les idées à peu près claires :
Je voulais être commissaire-priseur
… non pas pour mener des enchères ou donner des coups de marteau, mais pour pouvoir expertiser des œuvres.
Je souhaitais pouvoir dire si une œuvre était vraie ou fausse, reconnaître son auteur.
La restauration des œuvres m’intéressait aussi, j’étais attirée par les recherches qui passaient aux rayons X les œuvres et faisaient des découvertes étonnantes.
Mais j’étais bonne élève. Alors plutôt que des études incertaines dans l’histoire de l’art, j’ai mené des études scientifiques : bac, prépa, école d’ingénieur.
Puis le parcours professionnel qui s’ensuit.
Les études à Nantes
J’ai suivi des cours d’histoire de l’art au fil de toute ma scolarité et même après.
A Nantes, j’assistais aux conférences ouvertes au public de l’école des Beaux Arts et je me rendais au musée des Beaux Arts chaque vendredi soir, c’était gratuit en nocturne pour les jeunes.
Je connaissais le musée par cœur et en même temps, c’était une découverte à chaque fois.
Parfois je restais face aux tableaux de Kandinsky et je repartais (comme si ça se serait embrouillé dans ma tête de voir des oeuvres d’autres artistes).
Parfois, au contraire, je faisais la visite en mode balade, sans m’arrêter, juste pour l’impression d’être entourée de toutes ces œuvres.
A chaque visite, c’était un plaisir de me sentir entourée d’art.
Une année en Turquie
En 2004, j’ai vécu un an en Turquie. J’ai pris quelques cours de peinture à l’huile. Mais ça m’a semblé très technique, très codé. Je n’avais pas envie d’attendre. En plus, je ne maîtrisais pas suffisamment le turc pour comprendre tout ce que disais le professeur.
J’ai découvert là-bas l’ebru (marbrure) et le travail de la céramique à Iznik.
Celle ci-contre est typique de ce qu’on trouve en Turquie. Ces motifs sont peints, mais ils sont évocateurs des motifs caractéristiques de l’ebru. Il y a également le travail des tapis, qui peut être vraiment éloquent.
Retour à Paris. Là, je me rendais aux cours d’histoire de l’art de l’école du Louvre, un soir par semaine. Je n’avais pas encore les fatidiques 26 ans et je bénéficiais donc de la gratuité au Louvre le vendredi soir.
Je m’y rendais donc régulièrement. Le Louvre étant gigantesque et toujours grouillant de touristes, je ne me le suis pas appropriée comme le musée des beaux-arts de Nantes. Je me laissais guider par l’un des parcours de visite établi par le Louvre.
J’aimais les peintures, j’ai osé en créer
Jusqu’alors, j’aimais l’histoire de l’art, découvrir des tableaux, des peintres. Je garde ce goût pour le travail des artistes. La diversité des expressions de l’Art me plait. J’apprécie Michel-Ange, mais je vais aussi prendre en photo un graffiti bien pensé au détour d’une rue. Certaines choses me plaisent, d’autres moins, mais j’ai toujours une admiration sur l’aptitude à oser créer.
Puis, j’ai déménagé en Martinique. Très vite, j’ai réalisé que l’offre culturelle ne comblerait pas ma soif de découverte.
C’est probablement cela qui m’a poussé à créer par moi-même.
Comme un besoin d’être en contact avec des tableaux : si je ne pouvais pas aller les voir dans les musées, je les ferai moi-même.
J’y suis restée 8 ans. Le temps suffisant pour charger ma palette de bleus et jaunes vifs qui rappellent le ciel et la mer d’une part ; le soleil et le sable d’autre part.
Du dessin noir et blanc à l’introduction de la couleur : la Martinique
En 2008, par des cours de dessins réguliers, j’ai approfondis la technique du dessin au fusain et au pastel sec blanc sur des feuilles de couleur. Un travail sur le volume, la valeur, les modelés. J’adorais le contact presque sensuel de l’estompe avec les doigts. Paysages, personnages, portraits, ce sont mes principales réalisations.
Puis, je me suis lancée dans l’aquarelle. Cela me permettait d’introduire la couleur, de garder une exécution rapide, d’avoir un matériel qui ne soit pas encombrant. Mais cette technique est malheureusement peu mise en valeur. J’ai trouvé les thèmes abordés trop limités : paysages sous la neige, bouquet de fleurs, paysages maritimes. Je n’arrivais pas à trouver un mode d’expression propre avec ce médium. Pourtant c’est une technique passionnante, qui mériterait d’être valorisée.
En 2013, je me suis équipée pour réaliser une toile en peinture acrylique.
Petit à petit, j’ai expérimenté et j’ai acquis de la peinture de meilleure qualité pour avoir des couleurs vraiment éclatantes. J’ai testé des médiums nouveaux pour les effets de brillance, de volume. J’ai acheté et apprivoisé différents couteaux à peintre et pinceaux. Et la peinture s’est installée dans ma vie.
Etre artiste
Aujourd’hui, à Pessac (Gironde), ma carrière d’artiste se lance, je suis désormais inscrite à la Maison des Artistes.
Je crée des séries, elles prennent tout leur sens quand on les observe ensemble. Elles se confrontent, les idées qu’elles véhiculent se complètent et se répondent.
Les couleurs se sont adoucies.
J’explore des thèmes autour du féminisme.
Partager et créer
Les critiques viennent de mes proches, alors elles sont forcement subjectives.
Les deux personnes les plus directes sont mes filles de 9 et 12 ans : elles aiment ou elles n’aiment pas / Point. Je suis vite fixée.
Le plus souvent, elle souhaitent, elles aussi, prendre part à cette activité. Nous créons donc ensemble, et cela me permet d’avancer sur mon propre travail.
Expliquer les couleurs, s’amuser à faire un cercle chromatique, autant d’activités qui m’amusent autant qu’elles et dans lesquelles je prends un réel plaisir. Je grandis avec elles, elles progressent dans leurs activités et leurs pratiques artistiques. Nous nous enrichissons mutuellement.