En avril, la galerie La Mosaïque a lancé un appel à candidatures pour une exposition en mai-juin.
Pourquoi je te parle de cela ?
Parce que j’ai envoyé ma candidature… Et je n’ai pas été retenue.
Aujourd’hui a lieu le vernissage de cette exposition, où tu ne verras pas mes œuvres.
Alors, j’expose les trois toiles que j’avais préparées sur le blog, à défaut de les accrocher au milieu des autres. Je montre que cette candidature n’a pas été vaine, elle m’apporte beaucoup.
Les œuvres présentées au concours
Le concours était ouvert à tous les artistes. Le thème était libre. La seule contrainte était de réaliser un tableau de 50 cm par 50 cm (d’autres contraintes existaient pour les sculptures).
Le nombre d’œuvres présentées par un artiste était fixé à 3 maximum.
Le soir où j’ai lu l’appel à candidatures, j’ai été voir dans mon stock de toiles vierges. Effectivement, j’en avais une aux bonnes dimensions. J’y ai vu un signe du destin. Je me suis mis au travail rapidement et j’en ai acheté 2 autres.
Tableau ‘la mosaïque’
Je ne connaissais pas la galerie, ni cette exposition. Le titre de la galerie m’a donné l’impulsion pour me lancer dans ce tableau.
Comme souvent, le bleu m’a servi de base.
Je présente ci-dessous le processus de création du tableau. Le maître-mot est ‘superposition‘.
Des morceaux de mosaïque sont insérés dans le tableau.
Tableau ‘fleur-bougie’
Une grande première avec ce tableau : le rouge me sert de point de départ. Et finalement, je me suis éclatée.
Une révélation dans cette fleur-bougie qui illumine mes perspectives du travail de la couleur rouge. Je ne peux pas dire que je suis à l’aise avec cette couleur. Mais j’ai franchi une étape personnelle, un déblocage. Mon champ des possibles s’élargit.
Et en bonus, quelques détails du relief et des couleurs.
Le tableau ‘explosion belge’
Après le bleu, le rouge, il ne manquait plus que le jaune, pour avoir les trois couleurs complémentaires. Au moment où je réalisais ce tableau majoritairement jaune et rouge, les attentats meurtriers ont eu lieu en Belgique. Alors, j’ai obscurci les reliefs du tableau avec un brun très foncé. Les couleurs du drapeau belge étaient là.
La galerie La Mosaïque
La galerie ‘La Mosaïque’ est gérée par l’association Apanet. Elle se situe à Saint-Jean, à une dizaine de kilomètres de Toulouse.
Les adhérents et artistes peuvent se positionner sur une liste d’attente pour exposer (conjointement avec un autre artiste). Les expositions durent généralement deux semaines. Des frais généraux (51 € par semaine à partager entre les deux artistes exposés) sont demandés. La commission prise par l’association est de 15% du montant des œuvres. Ce ratio est peu important par rapport aux commissions d’environ 40% ou 50% des galeries ‘classiques’.
Je trouve le principe relativement transparent (même si un conseil artistique a un droit de veto, qui n’a pas à être motivé).
L’ensemble est ouvert à tous. La galerie renouvelle son carnet d’artistes. L’appel à candidatures est un bon moyen de toucher un public plus large.
Concernant l’exposition, je cite la newsletter de mai de la galerie :
”
Puis, nous ferons une fête pour l’exposition “Collectif 50-50”. Nous avons eu 65 candidats pour 30 “admis”. Comme pour chaque exposition collective, c’est un mélange d’habitués et de nouveaux artistes, avec toutefois un petit coup de pouce pour les fidèles adhérents.
Il est toujours bon de rappeler que la galerie vit en partie grâce aux adhésions et qu’il n’est jamais trop tard pour nous apporter votre soutien!
”
Pourquoi parler d’un échec ?
1 – Je ne considère pas que c’est un échec complet.
Les 3 toiles que j’ai réalisées m’ont apporté des satisfactions :
- J’avais envie de sortir de la série ‘(je)ux de plage’ qui présente des tableaux figuratifs.
- La toile rouge est ma préférée, alors que cette couleur m’effrayait au départ.
Je suis consciente de mes faiblesses, je les assume. J’ai présenté le meilleur dossier que je pouvais à ce moment-là. Je n’ai donc aucun regret.
2 – La partie cachée du travail
Tout le processus d’appel à candidatures exige du temps. D’un part, il faut préparer le dossier et l’envoyer dans les délais. Puis, il faut apprendre à attendre, le temps de la sélection. Et enfin, si on est retenu, vient la préparation de l’exposition.
Il s’écoule donc plusieurs semaines, et même mois, avant de voir aboutir le moment attendu.
De loin, il peut sembler qu’il ne se passe pas grand chose. Car toutes ces actions sont généralement cachées. Même les artistes présents sur la Toile ne communiquent pas sur leurs candidatures, mais uniquement sur les expositions qu’ils font vraiment. Ok, c’est vrai que j’aurai préféré t’inviter à venir voir mes toiles à l’exposition, mais pour toi, qui n’habites pas la région toulousaine, que mes tableaux soient chez moi, ou à cette expo, ça revient un peu au même : tu les découvres via mon blog.
3 – Il y en a d’autres
Il y a d’autres personnes avec moi dans cette situation. Je ne suis pas la seule à ne pas avoir été retenue. Nous avons été 35 … mais je serai a priori la seule à en parler.
J’aurai d’autres échecs. Voire même des claques. Tant que j’en parlerai, c’est que je serai capable de les assumer.
J’aurai d’autres occasions. Je continue de participer à d’autres appels à candidature. Mais je ne me limite pas à cela, j’ai d’autres projets en tête. Cette expérience m’a enrichie, loin de me décourager. Et, je postulerai peut-être, à nouveau, à cette même galerie.
Essayer, échouer, et recommencer un peu mieux, encore et encore, jusqu’à réussir, voici le résumé de l’apprentissage de la marche pour un enfant d’un an. C’est aussi le parcours de tout projet.
Maintenant que tu connais ce parcours, quand tu entendras un artiste dire qu’il a une exposition, ou qu’il a été sélectionné pour un ******* [truc à compléter], tu mesureras que la chance n’y est pour rien.
J’adore le tableau “Explosion Belge” : en même temps je suis très attirée par ces couleurs chaudes 🙂 J’espère que cette série pourra être admirée en réel prochainement et lors d’une autre occasion !
Je pense que c’est bien de parler publiquement de ses échecs lorsque c’est constructif et que ça permet d’encourager les personnes qui lisent à persévérer car un échec veut dire qu’il y a eu un essai, et sans essai, il ne peut pas non plus y avoir de réussite.
En revanche, je vois certains artistes aborder ce sujet trop régulièrement et cela laisse parfois une impression d’aigreur qui n’est pas toujours agréable à lire et qui n’a rien de motivant ou de constructif.
Il y a sans doute un équilibre à trouver peut être en se basant sur ce que souhaitent apprendre ceux qui lisent 🙂
Salut Pauline,
Je n’ai pas l’impression que ce soit un sujet qui soit réellement abordé en profondeur, en dépassant la seule réaction initiale à chaud. Justement je parle de mon expérience ici, apaisée, après avoir intégré la situation et en respectant ceux qui ont organisé le concours et ont sélectionné les artistes.
Mais effectivement, je ne me vois pas parler de cela exclusivement. Ca manquera vite d’intérêt.
C’est chaud de parler des refus. On travaille sur les peintures que l’on va proposer, on peaufine la présentation, les détails. on y passe du temps, on y met de l’énergie de l’espoir aussi et puis on attend… et puis on revient chercher ses peintures sans une explication sur le refus. Ce serait tellement plus constructif si on en avait!! Je crois qu’il faut vraiment y aller sans rien trop attendre sinon on rumine dans son coin et ça coupe la créativité! Mais c’est bien d’en parler aussi, c’est une facette un peu moins connue.
Merci Marina. C’est vrai qu’il manque un retour. Mais devant l’afflux des candidatures, je comprends que les comités artistiques ne puissent pas justifier de manière personnelle.
Il en faut du cran pour écrire un tel article. Bravo !
Une personne m’a dit récemment qu’il n’y avait pas d’échec dans l’art. Une façon de dire que tout est expérience, et tu sais en tirer bon parti, ce qui est une grande qualité permettant d’avancer. Et puis, l’échec, finalement, ne serait-ce pas une facon négative de voir les choses ? Juste whouaou !
Merci Cynthia.
Passée la déception, je reste très contente de ces tableaux. J’ai essayé de nouvelles choses. Et pour tout dire, 2 d’entre eux, ont trouvé leur place dans une artothèque, un autre projet qui me tient à coeur.
Super !
Je suis bien d’accord avec le commentaire de Miss globe-croqueuse 😉
Je te trouve courageuse d’en parler, et tu as raison : on apprends de ses echecs (c’est d’ailleurs comme ça qu’on s’améliore!) L’artiste qui ne prends pas de risque ou n’apprends pas de ses échecs n’avance pas. Donc bravo!
Et merci pour l’article, ça me rappelle que j’ai une toile à récupérer là-bas. J’avais fait une exposition 60×60 l’année dernière…oups faut vraiment que je récupère mon tableau…Car comme tu dis, qu’il soit un endroit ou un autre importe peu, il faut le montrer. (et là il dort!)
Je pense que l’on peut parler de ses échecs, tant que l’on tire quelque chose, qu’on montre ce que ça nous a apporté et les solutions/chemins que l’on pense emprunter pour s’améliorer. Et c’est ce que tu as fait.
Merci pour les encouragements.
C’est un article plutôt optimiste au final, mais je voulais le faire, pour donner du courage à tous.