Je n’ai pas résisté à la BD ‘le dernier modèle‘ (éditée par Futuropolis) : le dessin de Stéphane Levallois et le thème m’ont attirée.
Cette bande dessinée toute en nuances de noirs soulève des problématiques liées au dessin de corps nus, le rapport que chacun peut avoir avec ces images.
Mais elle nous parle également de la vie, de la mort, de la peur, de la difficulté de certains choix.
De quoi parle la bande dessinée ‘le dernier modèle‘
Nous suivons Stéphane, un jeune artiste qui prépare une exposition de dessins de nus. Et nous rencontrons, avec lui, différents types de personnes :
- Les modèles, qu’il a choisis parmi ses connaissances. Connaître quelqu’un ne simplifie pas nécessairement le regard qu’on peut avoir sur cette personne, une fois qu’elle s’est dévêtue.
- La petite amie. Elle pose également pour l’exposition. Alors il est facilement imaginable que ces dessins retranscrivent la charge émotionnelle et sexuelle ressentie vers elle.
- Les parents. Les parents des modèles et de l’artiste n’encouragent pas cette pratique. Ils sont dépassés par la démarche. Les parents de Stéphane ne comprennent pas le succès de leur fils, mais ils sont ‘contents pour [lui] quand même‘. Ils semblent parachutés dans un milieu dont ils ne connaissent pas les codes.
- La galeriste. Elle propose à l’artiste d’exposer, elle lui offre une belle opportunité, en imposant les dessins de nus. L’exposition rencontre un succès, elle en est pour partie responsable et en récolte les fruits.
- Le monde extérieur. L’auteur nous emmène également dans des moments sans lien avec l’art, comme la visite à une vieille tante, ou bien la confrontation avec la peur via un personnage imaginaire.
La BD situe l’acte de peindre ou de dessiner dans le monde actuel : il peut être enthousiaste vis à vis de l’art, ou bien dubitatif, mais aussi complètement indifférent.
Pourquoi lire cette BD
Ce livre pose les questions sans y répondre, chacun peut se faire son interprétation des situations vécues par le héros.
Cette bande dessinée soulève à nouveau la question qui me taraude : pourquoi peindre des nus ?
Mais au final, ce n’est peut-être pas la question centrale de l’histoire.
Il est également question de la vieillesse et de la mort à travers la vieille tante, à laquelle Stéphane va rendre visite à plusieurs reprises dans l’histoire.
Le livre nous parle sans détour de tous les aspects de la vie. L’artiste n’est pas présenté comme souvent, comme un artiste maudit exclut de la société, mais il évolue dans celle-ci.
J’adore aussi les angles pris par le dessin, la même scène est représentée par différents points de vue dans un enchainement très réussi, quasi cinématographique.
Cette découverte m’a donné envie de lire d’autres ouvrages de Stéphane Levallois. En particulier, je vise comme prochaine lecture, ‘les disparues d’Orsay’, aux éditions Futuropolis.
Pour prolonger la réflexion sur PiGMENTROPiE
J’ai suivi des cours de modèle vivant cette année. Et j’avais relaté cette expérience sur PiGMENTROPiE.
J’ai apporté 25 réponses à la question suivante : pourquoi le nu est-il aussi présent dans l’art ?
J’encourage à suivre les liens Amazon de cette page, pour acheter ce livre ou d’autres car cela est un moyen de m’aider financièrement.