Quand Ford Paul est intervenu sur PiGMENTROPiE, il nous présentait un artiste qui lui tenait à coeur. Aujourd’hui, nous découvrons qui il est. Il présente son parcours et son travail artistique.
Je le remercie d’avoir répondu à mes questions et de partager quelques unes de ses créations.
L’art dans la vie
[Elize] Comment et quand l’art est-il devenu une passion ?
[Ford Paul] L’art m’a toujours accompagné. Petit, je dessinais tout ce qui m’entourait. Mais c’est à l’âge de 15 ans que l’art est réellement devenu ma passion. Au lycée, j’ai découvert l’histoire de l’art avec des artistes comme Hausmann, Doisneau, Richter, Dubuffet…qui m’ont transmis l’envie de créer. Ils ont contribué à la naissance de cette passion.
[E] Qu’est-ce qui te donne la force et l’envie de continuer ?
[FP] J’aime l’art, je crois que ça suffit à me donner l’envie et la force de continuer à créer.
Les projets
[E] Un artiste, c’est un bouillonnement d’idées. Quelles orientations penses-tu suivre prochainement ?
[FP]Il faut absolument que j’investisse l’espace public. J’ai un projet avec des sculptures souples gonflables qui ne demande qu’à être réamorcé. J’aimerais aussi réaliser une installation qui transporterait le spectateur d’un climat à un autre en jouant sur ses sens.
[E] Quelles sont les objectifs visés ?
[FP] Comme tout artiste l’objectif principal est de faire en sorte de vivre de mon art et la visibilité est une première étape. C’est un processus long et pénible mais j’y crois dur comme fer.
[E] Quelles difficultés pourraient t’y faire renoncer?
[FP] Alors là rien ne pourrait me faire renoncer à ça, rien.
L’art sur Internet
[E] Tu communiques sur Internet par différents canaux blog, chaine Youtube etc. Cela a-t-il une influence sur ta pratique artistique ?
[FP] C’est une bonne question. Cela a eu une influence sur ma façon de considérer une œuvre et mon travail en général. Les différents retours des internautes m’ont ouvert les yeux. En fait, bien souvent je suis insatisfait de ce que je produis. Surtout si ce que je fais ne demande pas un travail énorme. Je crois parfois à tort qu’un bon travail demande énormément d’effort et de temps. Alors que pas forcément.
Une réalisation simple peut créer des émois.
Le marché de l’art
[E] Tu abordes directement la question de l’art et l’argent alors que ce sujet est souvent comme tabou. L’art est-il un marché comme les autres ?
[FP] Non je ne pense pas que l’art soit un marché comme les autres car ce qu’on acquiert dans ce marché n’est pas juste un produit (en principe). On parle d’une création, une chose dont accouche l’artiste. C’est extrêmement particulier n’oublions pas que « L’art est extraordinaire » comme le dit Gwenn Seemel l’artiste franco-américaine. Après il est vrai que le créateur a besoin de vivre et doit estimer son travail pour le vendre.
À vrai dire ce marché me fait un peu peur, car il faut une certaine visibilité pour y exister. Malheureusement certains profitent de leur grande visibilité et de leur cote pour « produire » plutôt que de créer des choses.
[E] Peut-on vendre son art, comme un produit artisanal ?
[FP] Ce qui est à la fois bizarre et drôle c’est que l’art permet que l’on puisse vendre un objet d’art comme un produit artisanal. Donc oui on peut le faire, mais je ne suis pas à l’aise avec cette idée. A moins que cela rentre dans une démarche artistique pour soulever des questionnements sur la proximité entre l’art et l’artisanat ou la marchandisation de l’objet d’art.
[E] Quel est ton pigment préféré?
[FP] L’ocre.
Pour retrouver Ford Paul, vous pouvez :
- (Re)lire l’article qu’il avait écrit au sujet du sculpteur Willy Verginer
- Consulter son blog artfordplus.com
- Le suivre sur les réseaux sociaux Facebook, Youtube, Instagram, Twitter
Merci encore pour cette interview 🙂
Ce fut un plaisir Ford 🙂