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Signer en bas à droite

La signature d’un tableau permet d’identifier son auteur. Savez-vous que vous pouvez tout à fait reproduire les tableaux dans les musées en respectant certaines conditions (et la première est que ce ne soit pas interdit, c’est un autre débat) ?  Par exemple, il n’est pas permis de recopier la signature et ce petit détail ferait de vous un faussaire.

La signature est quelque chose d’à part dans la réalisation d’une œuvre d’art. Nous allons aborder le sujet sous trois aspects :

  • Une signature a une valeur pécuniaire (et je ne parle pas seulement de celle en bas des chèques).
  • La signature peut rentrer dans le jeu de la composition d’un tableau, ce que nous verrons au travers du tableau ‘le Fifre’ de Manet.
  • Comment je procède pour signer les tableaux.

La valeur d’une signature

Il est proposé, sur certains sites ou certaines galeries, des reprographies (aussi appelées lithographies, sérigraphies… suivant les techniques) de tableaux. Les posters en éditions illimitées (ou presque) n’ont pas beaucoup de valeurs. Mais des marchands proposent des éditions numérotées : là, le tableau n’a été reproduit qu’un nombre limité de fois (par exemple 10 ou 300 fois).  La qualité portée à la reproduction passe par le choix du support, l’attention donnée au réglage des couleurs et ainsi de suite. Ces objets de qualité ont donc une valeur supérieure.

La cerise sur le gâteau concerne les reproductions signées par l’artiste (et dans une moindre mesure par ses ayants-droits). Dans ce cas, l’artiste, au travers sa signature, assure que la reproduction est à l’image de son œuvre et réalisée avec son accord. Et, si l’artiste a signé, cela signifie que la reproduction a été réalisée de son vivant.

La double signature de Manet

Manet joueur fifreLe tableau appelé ‘le fifre’ d’Edouard Manet est maintenant visible (au musée d’Orsay) avec deux signatures : l’une en bas à droite, l’autre dans une diagonale positionnée environ à la limite entre le sol et le mur. Cette limite est virtuelle car la séparation n’est pas marquée clairement. Cette dernière signature évoque par sa taille, sa forme et sa couleur l’ombre du pied de l’enfant. Elle crée une profondeur dans le tableau.

Manet aurait initialement signé le tableau en bas à droite. Plus tard, il l’aurait cachée en la recouvrant. Puis, il aurait apposé celle qui donne la profondeur au tableau. Lors d’une restauration, la signature dans le coin aurait été redécouverte et révélée.

[Ces suppositions ne sont pas de moi, je les ai apprises de cette conférence (suivre le lien ici, tout est expliqué dans les deux premières minutes de la vidéo, mais vous pouvez regarder la suite et tout la série de conférences, c’est très intéressant).] 

Le positionnement de la signature peut donc être un véritable sujet de composition dans un tableau.

Comment je signe

Pour moi, la signature est la chose que j’ajoute en dernier, quand j’estime que le tableau est complètement achevé. Je ne l’anticipe pas vraiment. Au départ, je signais mes tableaux à la peinture, mais je n’aimais pas l’effet approximatif, et peu net/précis rendu par l’écriture au pinceau. Maintenant j’utilise des feutres Posca. Le résultat me convient mieux et j’ose plus mettre en évidence ma signature. Je la positionne le plus souvent à un changement de couleur, ou classiquement en bas à droite.


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Une réflexion au sujet de « Signer en bas à droite »

  1. À noter que la signature figurant sur la face de la peinture (en général sur le bas à droite), pratique qui remonte à la Renaissance, n’est plus obligatoire de nos jours. Il faut signer son travail pour l’identifier et le légitimer mais la signature ne doit pas forcément être visible. Personnellement je signe au recto de mes toiles (au stylo bille, à la fois indélébile et résistant au temps) car je ne souhaite pas voir cet élément graphique (ma signature) sur mes compositions.

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