Chacun irradie et rayonne. Nos propos et nos actions ont un impact sur ceux qui les écoutent et les perçoivent. Nous nous influençons tous les uns les autres. Savoir écouter et recevoir est également important. Ainsi on apprend, on évolue, on avance. J’ai matérialisé ces influences par des couleurs se propageant sur le tableau comme des ondes occasionnées par un caillou jeté dans une mare.
Les couleurs de la vie s’additionnent et se complètent. Elles rendent la vie moins terne. C’est pourquoi je les aime vives et entières. Elles s’expriment ainsi avec force, elles s’entrechoquent parfois pour mieux se mettre en valeur. Pas de relation de force, les échanges se passent dans le respect de l’intégrité de l’autre, des échanges en réciprocité, dans une volonté d’enrichissement mutuel.
Vous trouverez dans le tableau abstrait que je présente ici l’idée de ces ondes colorées qui s’entremêlent.
Ondoyer dans les couleurs
Les cercles de couleurs créent des ondes qui se propagent à la surface du tableau.
Les photos sont prises sous des angles de vue qui varient. Le but est de montrer le relief au travers de détails.
La lumière est rasante et ciblée. Elle accentue les couleurs brillantes que j’utilise. Le jeu avec les ombres accentue également les pleins et les creux.
La photo ci-dessous, par exemple, est prise de manière très rasante.
Quand le tableau se construit
Je décris dans cette partie la manière dont j’ai procédé pour réaliser ce tableau sur bois.
La première étape consiste à préparer le relief. J’applique un medium qui apporte la matière.
Une première couche de peinture positionne les principales couleurs. Les couleurs sont posées de manière grossière, sans aller dans les détails, en une fois. Je n’attends pas que la peinture sèche, certains mélanges se produisent donc de manière improvisée. J’ai besoin de voir l’ensemble du tableau en couleur pour passer aux détails. J’utilise cette technique pour les tableaux figuratifs, mais elle est encore plus primordiale dans les tableaux abstraits. En effet, les couleurs s’expriment les unes par rapport aux autres. Un bleu positionné à côté d’un jaune n’est pas perçu de la même manière que celui posé à proximité d’un rouge. Pour mieux choisir les couleurs, j’ai besoin de voir comment elles ressortent dans le contexte global du tableau.
Après, commence le travail qui apporte la profondeur au tableau, avec l’ajout de nuances.
Je reviens sur des couleurs posées au premier jet qui ne conviennent pas. Par exemple, le violet foncé posé atour du rouge (mélange impromptu lors de la pose des couleurs initiales) disparaît quasiment en totalité et le bleu reprend le dessus sur cette partie.
Je renforce les couleurs en en rajoutant une couche (au sens littéral du texte), ça ne se voit pas forcément sur les photos que je présente, mais ça se ressent sur l’ensemble du travail dans la force des couleurs. Le jaune au centre de son cercle est accentué : j’ai changé la nuance de la peinture. Le vert positionné au centre du cercle vient également appuyer la couleur.
Les trois cercles bleus du bas ne sont quasiment pas travaillés sur cette étape.
Je reprends le travail du bleu sur l’ensemble de la surface.
Les détails continuent à se positionner pour arriver au résultat final. La signature n’est pas encore mise, signe que la réflexion continue et que des modifications – mineures toutefois – peuvent encore apportées.
La chanson associée à ce tableau (ou vice versa) est ‘Le premier clair de l’aube’, de Tété.
Je reprends un extrait des paroles (cliquer ici pour les avoir en totalité).
‘Ne change rien
Ni d’air ni de refrain
Vis ta vie jolie personne
Vas comme au premier clair de l’aube
Ne doute ni ne raisonne
Irradie, danse, rayonne’
Pour continuer votre lecture sur les thèmes évoqués ici :
- Pourquoi je choisis des angles variables pour montrer mes tableaux.
- L’intérêt de mettre du relief dans ses peintures.
- Partager le processus de création présente un vrai intérêt.
Ce tableau s’inscrit dans une série dont j’ai déjà décrit deux autres tableaux (cliquer sur les images pour accéder à l’article) :