Pauline Raconte l’Art, étudiante de Perpignan, nous raconte ses découvertes artistiques ; elle partage sa passion et rassemble autour d’elle une communauté d’amateurs. Elle a accepté de répondre à mes questions, elle nous dévoile son parcours et ses projets. Voici une occasion d’en savoir plus sur cette jeune femme qui parle peu d’elle habituellement.
L’art dans la vie
[Elize] Comment et quand t’es-tu lancée dans l’art, sa découverte, sa compréhension ?
[Pauline Raconte l’Art] Ma sœur jumelle -Margaux- m’a toujours raconté des histoires sur les dieux et déesses antiques (égyptiens et grecs). En Terminale Littéraire, j’ai étudié ‘Tous les matins du monde’ de Pascal Quignard, qui a relancé ma passion pour le Caravage. En Licence d’Espagnol, j’ai eu un professeur génial qui nous racontait El Greco, Velázquez et Goya à merveille. Mon coup de cœur est Pablo Picasso, j’étudie son parcours depuis six années. J’admire cet artiste plus que tout, il me tarde que son exposition sur des œuvres faites à Perpignan soit présentée au Musée Hyacinthe Rigaud cet été.
Ma découverte de l’art s’est faite progressivement. C’est donc tout naturellement qu’à la suite de ces trois années de Licence d’Espagnol, j’ai commencé une Licence Histoire de l’Art et Archéologie (obtenue en deux ans grâce aux acquis et compensations). Dès que j’ai commencé à réellement me passionner pour l’art, j’ai découvert l’art contemporain à Perpignan (àcentmètresducentredumonde) et à Sigean (L.A.C.), tout comme la numismatique (Musée Joseph Puig) et l’antique. J’ai des goûts très éclectiques : cela me permet de discuter avec tout le monde !
La compréhension des œuvres est un processus lent,
mais à force d’étudier, de lire et de rencontrer des professionnels, j’aurai les clés nécessaires pour comprendre le travail que j’aurai sous les yeux. Depuis mars 2015, je suis sur le terrain pour aller découvrir de nouveaux artistes et des galeries.
Les projets en lien avec l’art
[Elize] Quels sont tes projets ? Quelles difficultés pourraient t’y faire renoncer ?
[PRA] J’ai divers projets dans les cartons, comme monter des expositions avec des artistes que j’ai découverts, ou créer un salon de l’art abstrait ou un salon de photographies. Un ami –Michel Conteur du Patrimoine– me laisse faire le montage de son exposition de photographies sur le patrimoine catalan et écrire quelques textes pour l’occasion : un honneur et un bonheur évidemment !
Pour ce qui est des difficultés, elles seraient d’ordre financier : lever des fonds pour payer la salle pour exposer les artistes, acheter du matériel (encadrements ou autres) et penser à leur laisser une rémunération. Vendre un tableau, c’est bien ; toucher une somme supplémentaire, si petite soit-elle, c’est mieux.
La communication sur Internet
[Elize] Sur ton compte Facebook ‘Pauline Raconte l’Art’, tu partages tes découvertes artistiques avec plus de 800 personnes. Quand tu t’es lancée dans cette aventure, quelles étaient tes intentions ? Quels objectifs visais-tu ? Et maintenant, comment capitalises-tu sur cette expérience ?
[PRA] Je me suis lancée dans cette aventure digitale courant janvier 2016 (ma page souffle sa première bougie). En effet, je trouvais que la communication dans mon département n’était pas réussie ou oubliait certains lieux artistiques.
Par exemple, nous avons une momie à Perpignan : mais peu de personnes le savent !
J’ai alors demandé conseil à un artiste –Djihem Art– et il m’a donné le feu vert immédiatement : j’ai crée la page ‘Pauline Raconte l’Art’ grâce à cette envie de partager. Après, ça fait depuis mars 2015 que je partage mes photos, d’abord sur ma page personnelle puis sur cette page ”professionnelle”. Ma page personnelle reste ainsi privée : consacrée à mon chat, et mon fiancé.
Mes objectifs sont quasiment accomplis : donner envie de sortir aux personnes qui me suivent. J’ai réussi ce pari à plusieurs reprises, et dernièrement c’était pour l’exposition ‘La traversée’ de Johan Creten à Sète.
Si, par le terme ”capitaliser” , tu entends ‘salaire’ : je ne touche rien pour toutes les actions que je mène depuis deux ans. C’est mon argent personnel que j’engage dans toutes ces démarches : pour l’achat des billets de trains, comme pour aller voir des expositions.
Au fil des rencontres, plusieurs galeristes m’ont confié des ouvrages : j’en prends grand soin, ils sont très importants pour moi. Le tout premier que j’ai reçu était de la Galerie Templon à Paris. Un gentil monsieur m’a écouté parler de Pierre&Gilles et m’a offert le catalogue d’expositions ”Héros” ; d’autres ouvrages sont venus compléter ma bibliothèque depuis ce jour. Sinon, lors de mes stages de courte durée (une à trois semaines), les institutions m’offrent des catalogues : ce sont de beaux souvenirs. En effet, la rémunération n’est obligatoire qu’à partir de trois mois.
Grâce à toutes ces personnes, ma bibliothèque se compose d’art contemporain et actuel, tout comme d’antique et de moderne.
Pour ce qui est de mon carnet d’adresses, ce dernier fait son bout de chemin. Je pense que ces précieux contacts pourront m’aider dans ma future vie professionnelle. Après, c’est juste impressionnant (en tant qu’étudiante) d’entrer dans une galerie et d’entendre ‘Oh ! C’est Pauline Raconte l’Art‘ , ça m’est arrivé deux/trois fois déjà :
le travail que j’effectue sur la toile est finalement reconnu et c’est un véritable soulagement.
Mon ‘territoire’ -si je peux me permettre- est Perpignan et ses alentours (Céret, Collioure). Ensuite il y a Sète et Montpellier où je suis régulièrement allée depuis que je suis en première année du Master Miro (formation exclusivement digitale que je suis depuis octobre 2016). Ce Master me permet de prendre les billets à 1€. Pour le petit budget qui est le mien, c’est confortable. Je vais beaucoup sur Sète et Montpellier, parce que ce sont des villes que je connais bien : sinon, partir toute seule une journée entière dans une ville qui m’est inconnue (comme Bram ou Mende), ce n’est pas ma tasse de thé.
En terme d’emploi, j’aimerais avoir plusieurs casquettes : agent d’artistes c’est une option (plusieurs artistes m’en ont déjà parlé !) ; je suis intéressée par la rédaction, comme la communication ; sinon, faire du montage d’expositions et aller chercher des sponsors, ça serait mon rêve le plus fou !
[E] Quel est ton pigment préféré ?
[PRA] Mon pigment préféré est le violet (et toutes ses nuances) : c’est une couleur qui m’apaise et avec laquelle je me sens bien. Plus tard, je collectionnerai des abstraits de cette couleur. D’ailleurs, mes lunettes sont mauves !
Pour suivre Pauline Raconte l’Art, cela se passe sur Facebook.
Les photos de l’article ont été prises par Michel Desmier, Jim Lefeuvre et Daniel Castello.
Très belle découverte ! Une jumelle de prénom et en plus elle habite dans une région que j’adore et où je suis partie en vacances pendant quasi 15 ans quand j’étais enfant… La catalogne, c’est vraiment un pays sublime 🙂
Et oui, j’ai deux ‘Pauline’ parmi les personnalités qui m’apportent de belles découvertes dans l’Art. 🙂
Super cet article et merci pour votre professionnalisme qui met le travail et l’engagement de notre Paulinette en lumière. Un papa trop fier.
Merci Joseph. Pauline est bien partie, vivre une passion c’est ce qui peut arriver de mieux.
Bravo pour ce bel article qui met en valeur le travail et la passion de Pauline.
Continue comme ça Pauline. Ta passion fait vraiment plaisir à voir.
Pauline est si passionnée, qu’elle sait communiquer sur les oeuvres et les artistes.
Elle transmet son savoir avec joie et plaisir pour les lecteurs et les personnes qui ont le plaisir de la rencontrer.