Pauline est une aquarelliste contemporaine. Dans son travail, elle manie la couleur, la lumière et la transparence d’une façon moderne. Elle renouvelle le genre de l’aquarelle avec brio.
Cet échange avec Pauline est centré sur sa pratique de l’urban sketch (qui pourrait traduire par ‘esquisse urbaine‘). Il s’agit de croquer des paysages urbains (ou pas), avec la technique que l’on souhaite (le plus souvent, des dessins, ou de l’aquarelle). Le principe fondamental de l’urban sketch est de réaliser les dessins en extérieur, ‘sur le vif‘ comme dit dans l’art.
L’esprit de l’école de Barbizon plane. Si tu ne comprends pas cette phrase, clique sur le lien. J’adorais expliquer ce qu’est l’école de Barbizon, en quoi elle fut un énorme chamboulement (les prémisses de l’impressionnisme), comment il a été possible de peindre dehors à la fin du 19ème siècle, mais il me faudrait dédier un article entier sur ce thème. Ce sera pour une prochaine fois.
Maintenant place aux explications de Pauline à propos de l’urban sketch. Et elle te convaincra peut-être de la suivre dans l’aventure de cette pratique accessible à tous.
Découvrir l’urban sketch
En cherchant des groupes d’artiste, et notamment dans son domaine, l’aquarelle, Pauline trouve le groupe USK France.
Elle est novice dans cette activité, même si elle a déjà dessiné des carnets de voyage. Alors elle se lance. Avec succès, puisqu’elle a intégré le groupe en avril 2016.
Des sorties sont organisées pour permettre de pratiquer à plusieurs, rencontrer d’autres passionnés. Pour l’instant, Pauline n’a pas encore pu y participer. ‘C’est en projet pour très prochainement‘, me dit-elle. En effet, elle a préféré renoncer à une rencontre programmée, faute de temps favorable.
Cette pratique doit rester un plaisir. Pas question de vivre une mauvaise expérience à cause du temps.
Les endroits qu’on aime
Pauline recommande, pour commencer ‘d’aller dans des endroits familiers, des lieux qu’on aime et où l’on se sent bien‘. Ses premières sorties ont été réalisées en bas de chez elle, dans son quartier.
Petit à petit, elle prend confiance. Elle intensifie sa pratique et parcourt Paris.
La durée de l’exercice est assez variable et s’adapte à ses envies. Elle ne s’impose pas de contraintes. En moyenne, cela représente environ une demi-heure par croquis.
Elle s’arrête ‘aux endroits qui l’inspire‘, sur le moment.
Le matériel pour pratiquer l’aquarelle en plein air
La pratique en dehors de l’atelier ne se réalise pas dans les mêmes conditions, ni avec le même matériel.
Il faut que j’innove comme je n’ai pas tout mon matériel à portée de main.
Elle privilégie les godets d’aquarelle en extérieur, alors qu’elle utilise plutôt des tubes en atelier. Au départ, elle utilisait ses pinceaux avec un peu d’eau dans une bouteille. Mais elle a ‘craqué pour des pinceaux à recharge‘. Après, un peu de pratique, elle trouve ces outils très efficaces, le résultat lui convient. En plus, elle peut ainsi ‘partir avec le minimum de matériel‘.
Elle utilise aussi, à l’occasion, des crayons aquarellables.
Elle est très attachée à l’objet du carnet. Elle en a plusieurs, dont les tailles, le format et le papier varient.
Mais surtout, l’accessoire indispensable pour réussir à passer un moment concentré sur le dessin et non à retenir la feuille, ce sont les pinces, pour éviter qu’un coup de vent ne vienne tout gâcher.
Une technique plus libre
Dans la pratique de l’Urban Sketch, Pauline peint directement, sans réaliser de croquis au préalable. Elle apprend ainsi à préciser son trait au pinceau.
Elle a une pratique ‘la plus libre possible‘. Elle ‘fait travailler [sa] main‘. La spontanéité prend sa place.
‘Je n’utilise pas les couleurs de la même manière‘, remarque-t-elle.
Son pigment préféré ? Le jaune indien
Pour conclure, je lui demande quel est son pigment préféré.
Elle commence par me parler de l’or quinacridone (comme Gwenn Seemel l’avait mentionné ici !). Puis finalement précise que cette couleur ne se mélange pas bien avec toutes les couleurs.
Alors, elle opte pour le jaune indien, découvert récemment. Elle cite également le gris de payne, très pratique pour donner un aspect bleuté au noir.
Merci Elize pour cet article !
Pour les “pinceaux rechargeables”, il s’agit plus exactement des Pentel (pinceaux avec réservoir d’eau), vraiment pratique en déplacement !
Et je précise pour l’or quinacridone : le pigment en aquarelle ne se marie pas toujours facilement avec les autres. C’est peut être différent avec d’autres techniques comme l’acrylique.
J’espère que cela donnera envie à d’autres personnes de sortir et pratiquer le dessin et l’aquarelle en plein air, surtout avec les beaux jours qui arrivent : c’est un plaisir 🙂
Merci Pauline pour les précisions. Et à très vite pour découvrir d’autres de tes sorties aquarellisées.
“Urban sketch” c’est de la création à l’extérieur en faite? Pour avoir essayé le pinceau à recharge il est vrai que c’est agréable à utiliser.
Quand on est à l’extérieur et qu’on peint,dessine…les passants sont interpellés par ce que l’on fait et demandent parfois à voir, c’est ce que je trouve “gênant”.
Oui artfordplus, c’est juste dessiner/peindre en extérieur, avec un terme remis au goût du jour.
Je suis d’accord sur le regard des passants, et c’est ce qui m’a freiné un temps (j’en parle dans l’article suivant sur le sujet. Mais il est aussi possible de trouver des coins isolés.