Nous avons déjà rencontré Gwenn Seemel et je la suis régulièrement sur Internet.
Cette note est la suite de nos échanges sur la vidéo où elle montre comment elle réalise des dessins. Je dévoile donc quelques dessins de ce premier semestre 2015.
Ces dessins n’ont pas vocation à être montrés, j’ai fait une sélection rapide. Je présente les dessins de différentes techniques au crayon à papier ou aux feutres, en couleur sur des livres de poche.
Les dessins rapides à un seul crayon
Le format de mon carnet est environ celui d’une carte postale, c’est ce qui permet également d’être rapide et nomade. Le trait n’est pas très appuyé, j’utilise un crayon sec type 2H ou HB – pas de gomme.
Chaque dessin me prend 5 minutes environ. Le but de l’exercice est de capter au plus vite les grandes lignes de l’objet et de travailler la perspective. Il m’arrive de faire une séance de 30 minutes, ce qui représente 5 à 10 dessins différents. Je préfère en réaliser plusieurs à la suite, c’est comme si mon œil et mon trait avaient besoin de s’échauffer, et après, je suis lancée.
Je dessine ce que je vois (enfin j’essaie). Il n’y a pas trop de sélections sur les sujets, c’est ce qui se trouve sous mes yeux.
Si je pars dans la mauvaise direction, je recommence sur une nouvelle page. La reprise du dessin n’est pas un départ de zéro. Les erreurs sont profitables et permettent de progresser.
Ces dessins sont du même bâtiment. Sur le premier, il y a un problème de perspective, la profondeur n’est pas là. Au deuxième essai, ce n’est pas parfait, mais des erreurs de perspective ont été corrigées même s’il en reste encore. La perspective fuyante, ce n’est pas mon point fort, nous l’avions déjà vu. Le cadrage a été fait différemment.
J’accepte que les dessins soient imparfaits car c’est leur rôle, ils sont là pour tester.
Les dessins sur un livre de poche
Dans ce cas, le carnet de dessin n’est pas blanc, mais c’est un vrai livre de poche auquel je donne une seconde vie.
Là, j’expérimente les couleurs. Je ne sais pas exactement pourquoi j’ai eu cette idée de dessiner sur des caractères, ça donne un côté “vieilli”, “vintage”. Au départ, je faisais au crayons de couleurs, puis je suis passée récemment aux feutres Posca, qui couvrent les textes.
Parfois comme sur le dernier exemple, je fais des formes graphiques, sans réelle logique. Ce sont des essais, voire des divagations.
De l’ébauche à la toile
Les dessins servent aussi d’ébauche, à tester des effets qui seront repris – ou non – en peinture. Dernièrement j’ai commencé une nouvelle toile et j’ai réalisé quelques dessins, dans l’ordre où ils sont présentés ici. Des idées que j’ai abandonnées sur le dessin pourront revenir, comme l’idée de la symétrie “parfaite”, où le fait de voir les 2 nez en transparence. J’ai laissé de côté cette recherche aux feutres, mais la peinture me permettra peut-être de revenir à cette idée.
Et les traits sur la toile donnent cela, sachant que les couleurs peuvent encore modifier considérablement l’allure générale :
Toujours fascinant de voir comment un artiste dessine. Dans ce cas, c’est surtout les dessins sur livre de poche qui m’intéressent, parce que je ne vois pas du tout comment tu arrives à te concentrer sur ton dessin avec le texte sur la page. C’est un de ces moments où l’on comprends vraiment combien le cerveau d’une autre personne est différent du nôtre! 🙂 Thank you for sharing!
@gwenn Ca permet d’éviter le syndrôme de la page blanche. C’est économique (pas besoin de faire un investisssement, on a tous des livres qu’on ne relira pas chez soi) et pratique.
Le web permet de super rencontres. J’adore les tableaux de Gwenn, je suis ses actus et la retweete régulièrement !! J’ai eu même l’occasion de la rencontrer IRL à Paris et j’en ai un excellent souvenir. Qu’est-ce que c’est agréable de discuter avec elle !